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Two Years at Sea

2011, documentaire, 90 min, noir et blanc

Réalisation : Ben Rivers

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Seul au cœur d’une vaste forêt, dans une maison qui semble jonchée de souvenirs, un homme silencieux vaque aux tâches les plus quotidiennes.

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Résumé

Seul au cœur d’une vaste forêt, dans une maison qui semble jonchée de souvenirs, un homme silencieux vaque aux tâches les plus quotidiennes. Au fil des saisons, il se livre à d’étranges activités qui laissent une large place à la contemplation. Tourné en pellicule, dans un noir et blanc profond et granuleux, Two Years at Sea est le premier long métrage du cinéaste expérimental britannique Ben Rivers.

C’est tout d’abord le portrait d’un homme. Portrait silencieux, plein de mystère, d’un individu solitaire, le visage recouvert d’une chevelure épaisse et d’une longue barbe, qui ne s’exprime qu’en sifflotant. Un ermite peut-être ou le dernier survivant d’une communauté, échoué au milieu des sapins, des collines et de lacs, comme Robinson sur son île déserte. Comme lui, cet homme a recomposé un monde à partir de vieux objets rescapés de la civilisation : machine à café, vétuste caravane, tourne-disque sixties, boîtes de conserve rouillées. Une chanson folk, un air de musique indienne rappellent parfois la période hippie. Mais la solitude et la survie n’ont rien ici de dramatique. Comme chez Jean-Jacques Rousseau ou Henry David Thoreau, le retour à la nature est au contraire vécu comme une libération, l’ouverture d’un temps indéterminé où le jeu, le rêve et la contemplation gagnent une place sereine, à l’exemple de cette scène où l’homme se laisse dériver sur un radeau de fortune.

(Sylvain Maestraggi)

Descriptif technique

Production
Film London, Periferia Filmes
Participation
Art Council England
Réalisation
Ben Rivers
Année
2011
Durée
90'
Double disque
Couleur / N&B
noir et blanc
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

Ce film sans paroles pourrait être lu comme la dernière saison du dernier des hommes, comme une allégorie de la fin de l’humanité. J’aimerais défendre cette interprétation. Le dernier des hommes vit dans son petit royaume, rempli des épluchures de son passé. Sa puérilité est touchante quand il dort dans sa cabane, pour mieux se réveiller dans les arbres. Son sentimentalisme également, quand il exhume ses vieilles photographies et fouille dans toutes ses choses, partout répandues dans sa maison. Son optimisme persistant, quand il sifflote en travaillant, son ingéniosité et sa patience quand il dépense toute son énergie pour contempler le ciel, le rendent profondément attachant. Pourtant, malgré ses extraordinaires facultés d’adaptation, le dernier des hommes s’éteint doucement. Seul et fatigué, assis près de son feu, le sommeil le gagne doucement dans la superbe indifférence d’une nature hostile, dont il n’aura été que l’invité.

(Julien Farenc, BNF)