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9 Evenings : Theatre & Engineering - Robert Rauschenberg, Open Score

1997, documentaire, 32 min, couleur

Réalisation : Barbro Schultz Lundestam

Vidéos

C’est à la complicité entre le plasticien Robert Rauschenberg et Billy Klüver, ingénieur de la compagnie de téléphone Bell, que l’on doit 9 Evenings : Theatre & Engineering, un ensemble de performances présentées dans le grand bâtiment de l’Arsenal du 69e Régiment de New York, en octobre 1966. Le concept était simple : permettre à une dizaine d’artistes de réaliser la performance de leur rêve, grâce à la technologie des laboratoires Bell. Nées des expérimentations des membres de la compagnie de Merce Cunningham et du Judson Dance Theatre, les 9 Evenings marquent une étape décisive dans l’évolution des rapports entre l’art et la technologie. Soir après soir, projecteurs, caméras vidéo, transistors, amplificateurs, électrodes et oscilloscopes firent leur entrée sur scène au service de visions ambitieuses, futuristes, iconoclastes et poétiques – qui toutes furent filmées en noir et blanc et en couleur. Lorsque ces films furent retrouvés en 1995, Billy Klüver décida, en collaboration avec Julie Martin et la réalisatrice Barbro Schultz Lundestam, de produire une série de documentaires restituant ce qui s’était produit sur le plateau et lors de la préparation des performances. Ainsi le matériau original fut-il complété par des entretiens avec les protagonistes de chaque performance (artistes et ingénieurs) et quelques invités prestigieux. Les 9 Evenings allaient pouvoir retrouver leur place dans l’histoire de l’art.

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Résumé

Open Score est une performance théâtrale de Robert Rauschenberg qui fut donnée les 14 et 23 octobre 1966. Elle s’ouvre sur un match de tennis entre un homme et une femme, dont le bruit des balles heurtant les raquettes est amplifié. Peu à peu le couple plonge dans l’obscurité, laissant apparaître une foule fantomatique projetée sur trois écrans suspendus au-dessus du public.

Des dix performances données dans le cadre des 9 Evenings, celle de Robert Rauschenberg est l’une des plus épurées. A l’instar de Kisses Sweeter than Wine d’Öyvind Falhström, elle ne met pas en avant l’attirail technologique mis au service des artistes par les ingénieurs de la société Bell, mais propose un dispositif scénique dans lequel la technique s’efface derrière la composition d’énigmatiques tableaux. Rien ne laisse deviner les émetteurs cachés dans les manches des raquettes, ni la caméra infrarouge, première en son genre, qui restitue l’image d’une foule cachée dans l’obscurité tout en la nimbant d’une étrange pâleur. Que la technique soit invisible confère à Open Score, métaphore ouverte laissée à l’interprétation du public, une dimension magique voire fantastique ou mystique. Rauschenberg y ajoutera une coda le second soir : un corps de femme emmailloté (Simone Forti) chantant une complainte italienne, que l’artiste déplace dans ses bras en différents points de la scène.

(Sylvain Maestraggi)

Descriptif technique

Production
EAT, B. Schultz Lundestam, Billy Klüver & Julie Martin
Participation
Daniel Langlois Foundation for Art, Science and Technology, Robert Rauschenberg Foundation, ministère de la Culture et de la Communication (CNAP)
Sujet
Robert Rauschenberg
Réalisation
Barbro Schultz Lundestam
Année
1997
Durée
32'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne