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Ce qu'il reste de la folie

2014, documentaire, 100 min, couleur

Réalisation : Joris Lachaise

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A l’hôpital de Thiaroye près de Dakar, coexistent différentes approches de la folie, plus complémentaires que contradictoires.

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Résumé

A l’hôpital de Thiaroye près de Dakar, coexistent différentes approches de la folie, plus complémentaires que contradictoires. Les Blancs, les toubabs, ont apporté une médecine psychiatrique moderne où les malades sont traités essentiellement par des moyens chimiques. En cas d’échec, il arrive que les patients se tournent vers une thérapie traditionnelle fondée sur une vision magique du monde largement partagée. Ou vers les exorcistes.

Un vieux fumeur de pipe perdu dans ses songeries hallucinées se balance sur son fauteuil devant sa maison. S’il est fou, cet élégant vieillard vêtu de rouge qui ouvre et referme le film, n’en a pas moins sa place dans la société traditionnelle sénégalaise, une place reconnue et même considérée. A l’hôpital de Thiaroye, vestige de la colonisation française, il n’en va pas de même. Couloirs blancs ouvrant sur des cellules, infirmiers musclés, ce territoire de la maladie mentale est dirigé d’une main ferme par un psychiatre qui administre des neuroleptiques. Le N’doep, ensemble de rituels visant à apaiser les mauvais génies et l’esprit des ancêtres, donne souvent de meilleurs résultats. Pragmatiques, les médecins sont aussi à l’écoute des guérisseurs, et même des prêtres exorcistes chrétiens, pour inventer une ethnopsychiatrie prenant mieux en compte l’univers symbolique des patients.

(Eva Ségal)

Prix de la compétition française et Prix Renaud-Victor, FID-Marseille 2014, ex-aequo avec Before we go, de Jorge Leon.

Descriptif technique

Production
KS Visions, Babel XIII, Guiss Guiss Communication
Participation
CNC, Scam, CR PACA
Réalisation
Joris Lachaise
Année
2014
Durée
100'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

Le film est assez bouleversant par la force de ces images, de ces visages, de ces silhouettes qui déambulent, de ces malades qui expriment leurs visions du monde où se mêlent souvent obsession sur la supériorité des Blancs et méfaits de la colonisation. Mais c’est aussi un constat sur la société sénégalaise et les tentatives théorisées de faire coexister les deux approches de la maladie mentale : médecine traditionnelle, associée aux croyances et coutumes, et approche moderne. Restent alors ces images marquantes de ces corps et visages, d’une grande force et d’une grande dignité, filmés dans leur souffrance et leur solitude, hantant ces lieux de marginalisation.

(Jean-Marc Lhommeau, Médiathèque du Plessis-Trévise)