Retour

Fictions cartographiques

Fictions cartographiques
Fresque sur notre monde en mouvement, quête personnelle et enquête historique, road-movie autour du bassin méditerranéen, Révolution Zendj de Tariq Teguia, récompensé à Belfort et par le prix Scribe, réjouit par sa forme libre et saute à pieds joints dans un inconnu fait de rencontres, de fuites et d’exils.

Cinéaste, photographe, plasticien, Tariq Teguia cartographie dès ses premiers courts métrages Kech’mouvement (1992), Le Chien (1996), Ferrailles d'attente (1998),  Haçla (La Clôture) (2003) – des géographies humaines de la domination et de la révolte. Ces formes brèves de cinéma mettent déjà en perspective l’utopie d’insurrections à venir, tant collectives que singulières.

Les longs métrages Rome plutôt que vous (2008) et Inland (2009) portent à leur incandescence la représentation de la révolte, sous la forme d’essais filmiques qui multiplient les hypothèses sur le réel politique des sujets et leur subjectivité construite. Dans ces deux longs métrages, Tariq Teguia se livre à un travail de déchiffrement et d’interprétation qui fait advenir des lignes temporelles multiples et des strates historiques enfouies de l’histoire de l’Algérie des décennies récentes. Traçant des lignes de force par l’analyse fine du présent d’une société confronté à son passé – un passé récent ou un passé plus ancien, recouvert ─ Tariq Teguia cartographie des territoires à travers les portraits de personnages complexes.

Dans Inland, le géomètre Malek renonce peu à peu à son activité de cartographe consistant  à installer des lignes électriques sur des sites isolés du sud de l’Algérie, pour s'engager dans un voyage intérieur puissant, renonçant aussi progressivement au dialogue intellectuel contradictoire entrepris avec amis et collègues à Alger. Le silence qui habite les personnages de Rome plutôt que vous et d'Inland témoigne d’une force et d’une puissance de sédition intérieure, révélant en négatif les conflits idéologiques à l'œuvre dans l'histoire de l'Algérie contemporaine. L’abandon de la parole, le mutisme comme posture face au présent, font figurent d’acte de résistance singulier, qui prend forme au moment où le personnage s’enfonce littéralement dans le paysage désertique du sud du territoire algérien. Le choix d'une approche “géologique” des réalités du présent de l'Algérie et du mutisme des personnages ne dépolitise pas la perspective du film mais inscrit l'insurrection dans l'épaisseur libertaire et courageuse d'un voyage aux confins du Sahara. Les personnages de Rome plutôt que vous et d’Inland se défont de toutes leurs assignations antérieures pour devenir des clandestins politiques, inassignables face aux figures du pouvoir.

Tel est l'objet même de Révolution Zendj, qui cartographie les modes de vie, les engagements intimes, les quêtes singulières d'un grand nombre de personnages, passeurs anonymes, acteurs, militants, intellectuels, étudiants ou rêveurs d'une multitude quelconque. Découpé en huit séquences principales, le film constitue des précipités de moments en actes qui tracent autant de configurations hétérogènes, selon des temporalités fragmentées et parallèles. Le film expose et témoigne des séditions structurées comme les figures diversifiées d'une “insurrection” à venir, tout autour du bassin méditerranéen.

Tariq Teguia décrit ainsi la généalogie de son film :Inland reconnectait l'Algérie à son continent, l'Afrique, en renversant la courbe de la migration, de la fuite esquissée dans Rome plutôt que vous. Révolution Zendj devait étendre la carte que j'avais commencé à dessiner dès les premiers courts métrages, dessein poursuivi dans Rome plutôt que vous, car l'une des questions que je ne cesse de reposer film après film est “où ?”. Où vivre, où se battre, où aimer ? Où et comment ? L'Algérie appartenant à plusieurs espaces géographiques et politiques – l'Afrique, la Méditerranée, le Monde arabe ─ nous nous sommes demandé avec Yacine [Teguia] comment elle devait le faire. Le terrain des luttes en cours, ici et ailleurs, était un point de départ possible. Et ces luttes ─ en Algérie, au Liban, en Grèce…  ─ sont connectées les unes aux autres, elles sont les réponses nécessaires, fragiles et obstinées à ce qu'il est convenu d'appeler la mondialisation, soit le capital et ses forces considérables.” 1

Si les différents points de rébellion convoquent un “ici et ailleurs” perpétuel ─ le film éponyme de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville, Ici et Ailleurs (1974), est évoqué dans l'une des séquences de Révolution Zendj ─ ils convoquent également des allers-retours entre le présent et l'histoire. L'évocation des différentes séditions tunisiennes, grecques, irakiennes, fait resurgir la question palestinienne et l'Intifada, l'histoire algérienne, la guerre civile libanaise, la Guerre du Golfe et l'histoire très ancienne des califats d'Irak au IXe siècle. La recherche par le journaliste algérien des archives relatives à la révolte des esclaves noirs (les Zendjs) menée dans le sud de l'Irak sous le califat des Abassides constitue l'ossature principale du film, qui révèle progressivement d'autres fractures, d'autres révoltes. P.C.

 

1 Tariq Teguia, entretien avec Sylvie Pras publié sur le site internet du Centre Pompidou à l'occasion de la rétrospective Tariq Teguia, du 6 au 15 mars 2015.

 

 

 

Lors d'un entretien mené avec Sylvie Pras au Centre Pompidou au cours de la rétrospective que le Centre vous a consacrée en mars 2015, vous évoquiez le long processus qui a conduit au film Révolution Zendj, en précisant : “Révolution Zendj n’a jamais prétendu être une fiction des révolutions que vit le monde arabe. Le scénario a été écrit, avec mon frère Yacine, en 2009. Le tournage a commencé le 17 novembre 2010, quelques semaines avant que ne débute la révolution tunisienne. Cette anticipation ne fait pas de nous des devins, elle suggère seulement qu'une partie du travail d'un cinéaste consiste à être attentif aux événements, à ce qui arrive et devient. Des choses ont été vues, perçues, souvent de manière confuse, au cours de voyages en Egypte, au Liban, en Syrie, en Grèce, etc. pour accompagner Inland. Un scénario en est né, puis après d'autres voyages encore, une réécriture, et enfin un film. Retravaillé et réévalué pendant trois ans. Un processus long et difficile.” Comment relisez-vous aujourd'hui – fort des six années écoulées depuis 2010 ─ ce travail d'attention et de lecture du réel qui vous a conduit à écrire et à réaliser Révolution Zendj ?

Je n'ai pas du tout le sentiment qu'autant de temps s'est écoulé, pas plus que je n'ai, ou voulu, spontanément réexaminer ce qui avait été finalement accompli dans ce film. Révolution Zendj a demandé trois années de travail. Puis il a fallu à partir de fin 2013 l'accompagner dans les festivals dans un premier temps, puis lors de sa sortie en salles en France au printemps 2015. Donc je ne me suis pas arrêté, je n'ai pas regardé derrière moi mais enchaîné sur une autre étape de la vie d'un film. D'autant que c'est ma petite structure de production qui s'est chargée de la distribution française. Beaucoup de travail là encore, ce qui a fini de m'épuiser. Je vous dis que je n'ai pas relu Révolution Zendj, mais à y réfléchir à deux fois, j'imagine que cela a finalement été le cas lors de toutes les rencontres avec le public. Des questions revenaient régulièrement, notamment celles relatives au succès voire à l'utilité même des révolutions dans le monde arabe, et de la reconfiguration politique en Grèce avec l'installation au pouvoir de Syriza, un parti dit de gauche radicale. Qu'est-ce qui était sorti de tout cela, des bouleversements majeurs en Tunisie, en Egypte, en Syrie, au Bahreïn, au Yémen et aussi, bien entendu, en Algérie ? Dans mes diverses réponses, il m'a fallu au préalable préciser – comme vous même venez de le faire ─ que cette Révolution Zendj ne s'est jamais voulue une illustration fictionnée des processus révolutionnaires toujours en cours, pour cette simple raison que son scénario a été écrit à la fin 2009. Toutefois, il apparaissait pour une part du public que ce film de fiction croisait le réel et semblait même en rendre compte pas à pas. Cela tient-il à la nature obscure de la révolution d'esclaves noirs qu'évoque le film ? Conserver une part d'énigme à ce fait historique avéré – de ce point de vue-là, l'enquête qu'entreprend le journaliste algérien est d'emblée placée sous le sceau de l'incertitude, son risque étant de ne rencontrer que des fantômes ─ permettait justement sa réappropriation au présent.

 

Les deux personnages principaux du film ─ une jeune étudiante palestinienne et un journaliste algérien – se croisent à Beyrouth et “sur les frontières malades du Moyen-Orient”, à la faveur de leur quête ou enquête personnelle à travers l'Algérie, l'Irak, le Liban, la Grèce, les Etats-Unis. On rappellera ici que le film se situe successivement à Alger, dans le désert irakien, à Beyrouth, dans le camp de Chatila, à New York, à Bagdad, à Thessalonique. Qu'en est-il pour vous de cette géographie politique en regard de votre propre expérience ? En regard également de la crise des migrants ? Comment la géographie peut-elle “recouvrir”  l'histoire ?

De votre question qui lie “géographie politique” et “expérience”, je voudrais retenir le deuxième terme. Plus que des spéculations ou intuitions théoriques – nécessaires mais pas fondamentales – l'expérience est ce qui préside au projet tel qu'initialement conçu. Je l'ai déjà dit mais des voyages, des rencontres, des situations ici et ailleurs ont préparé le film. D'abord regarder, sentir, vivre, puis écrire, regarder de nouveau, réécrire encore puis enfin tourner. Le tournage lui-même suscite des situations et des sensations inédites auxquelles je me dois d'être attentif. J'espère avoir laissé la porte ouverte à l'inouï, aux “bruit neuf” pour reprendre Rimbaud, y compris dans les étapes ultérieures, au montage et au mixage. 

 

 

J'essaye de faire en sorte de toujours travailler une matière vivante. Dans le même temps, cela ne signifie pas qu'un film puisse être ouvert aux quatre vents. Il importe de tenir un cap que l'on s'était fixé. Par exemple, alors que nous tournions à Beyrouth, le régime de Hosni Moubarak s'effondrait. Il était tentant d'intégrer ces évènements au projet. Cela a d'ailleurs été le cas le temps d'une séquence ─ celle du café ou de jeunes Libanais discutent de la possibilité d'une révolution dans leur pays. Mais j'ai fait marche arrière et suis revenu au scénario. Toutes les références à ce qui se jouait au même moment en Tunisie et en Egypte n'ont pas été retenues. Ne valait-il pas mieux être à contretemps de l'histoire qui se faisait sous nos yeux ? En avance ou en retard, je ne saurai pas vous le dire, mais intempestif ? Cet inactuel permettra peut-être de regarder ce film demain. Nous avons donc repris le tournage en laissant l'actualité la plus immédiate de côté. Ce qui ne veut pas dire pour autant que Révolution Zendj soit désincarné car ce qui, fondamentalement, le structure ce sont des gestes, des regards, des vitesses, de la danse, un souffle, des cadres, etc. Autrement dit une matière très empirique. Se pose toujours ainsi la question du lieu d'où regarder le monde pour tenter d'en saisir le sens alors que l'affolement face aux signes du monde guette. Une étroite ligne de crête.

Pour en venir au deuxième volet de votre question ─ la question relative aux migrants ─ il va de soi là aussi qu'elle n'est pas abordée de manière frontale dans Révolution Zendj, dans les termes où elle se pose aujourd'hui, soit la forme d'un afflux massif de réfugiés, du jamais vu semble-t-il depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En Europe, faut-il le préciser. Parce qu'ailleurs dans le monde, notamment en Afrique mais aussi au Proche-Orient, il y a longtemps que l'on connaît ces flots de déplacés, de sans-terre victimes des guerres ─ qu'elles soient civiles ou par procuration ─ de l'arbitraire des pouvoirs en place, des partages coloniaux non résolus. En même temps, dans Révolution Zendj, qu'est-ce que le camp de Chatila si ce n'est le résultat d'une politique d'expulsion des Palestiniens ? Quelle est cette figure ─ tout aussi fantomatique que celle des Zendjs ─ de Rami le Palestinien, que croise Nahla ? Et que tentent-ils de faire ensemble alors que toute autre forme d'espoir est évanouie, qu'ils ont mesuré l'ampleur de la défaite ─ celle de la gauche arabe faut-il le préciser ? De fuir, de s'échapper, d'inventer par l'exil un chez soi enfin vivable.

Je ne suis pas certain de saisir ce que vous entendez par “recouvrir l'histoire par la géographie”. L'une se substituerait-elle à l'autre ? Si tel est le sens de votre question, je n'ai pas le sentiment d'avoir fait cela avec Révolution Zendj. Tout du moins, la géographie ne rend pas obsolète le recours à l'histoire. Disons plutôt que l'une et l'autre se fondent, s'entrelacent, se recoupent, se relancent mutuellement. Le film mêle distances géographiques – le voyage de Ibn Battûta, le journaliste algérien, le retour au Liban de Nahla, l'arpentage des entrepreneurs anglo-saxons, soit un réseau de lignes de fuite ─  et échantillonnages dans les strates historiques : histoire des Zendjs, de Beyrouth dans les années de guerre civile, histoire du cinéma aussi.

 

“La maladie des frontières” rejoint-elle la maladie des mots, des  informations, des représentations, des témoignages, des analyses, des discours sur “les chaînes des événements sur lesquelles nous avons perdu tout pouvoir” comme le dit l'un des personnages ?

Jean-Luc Godard formule ce constat dans Ici et Ailleurs, film réalisé avec Anne-Marie Miéville en 1974. Ce film, qui initialement devait s'intituler Jusqu'à la victoire, évoquait autant l'échec de la lutte révolutionnaire palestinienne à établir un Etat national que les méthodes – l'usage des images et mots, notamment ─ pour y parvenir. Et partant de là, ils évoquent leur propre échec de cinéastes, de cinéastes militants devrais-je préciser, dont les films du Groupe Dziga Vertov n'avaient pas permis d'infléchir la trajectoire du désastre en cours (dont le massacre de Septembre noir en Jordanie). Godard et Miéville nous disent qu'ils n'auront pas été en mesure de s'extraire de la chaîne des événements, du flot des images. Révolution Zendj, au-delà même du “dialogue‌” très succinctement entrepris avec Ici et Ailleurs, tente sans doute aussi de témoigner de cela : de la difficulté à trouver la bonne place pour montrer et dire le monde, que le réel est incertain, qu'au mieux nous ne formulons par le cinéma qu'une ébauche du visible, la rencontre toujours plus ou moins manquée avec la vérité. Si beaucoup de choses s'effritent dans Révolution Zendj, perdent à mesure de l'enquête de leur consistance, il n'en reste pas moins que j'ai souhaité qu'il reste illuminé, même faiblement, par quelques sourires. Non, tout n'est pas perdu et ne le sera jamais. Si le pessimisme n'est jamais très loin, nous devons faire en sorte de ne pas nous laisser submerger par lui.

 

Où  sont les Zendjs aujourd'hui ? Qui sont-ils ?

J’imagine qu’ils sont au moins là où Révolution Zendj les a croisés ou laissés autour du bassin méditerranéen et dans le monde arabe, en Irak, en Algérie, au Liban, en Grèce. D'autant que les luttes évoquées dans ce film n'ont pas trouvé leur point de résolution. En ce qui concerne le volet “arabe” de Révolution Zendj, les luttes sont toujours à reconduire. Aussi bien en Egypte qu'en Tunisie, après la phase révolutionnaire, nous assistons à un retour du même, à savoir des régimes plus ou moins autoritaires. De la même façon que la révolution de 1848 en France accoucha d'un mouvement réactionnaire et d'un parti de l'Ordre. Ce qui ne veut pas dire, je le répète, que les luttes ont été vaines. Il s'est bien passé quelque chose, d'irrémédiable. Les peuples, en plus d'acquis politiques et sociaux, mêmes maigres, ont rappelé aux pouvoirs en place qu'ils encourent le risque d'être dégagés. Par ailleurs, dans certains cas de figure – pas nécessairement évoqués dans le film – les revendications populaires ont changé de nature et se sont transformées en guerres pas seulement civiles mais aussi internationales. Je pense ici à la Syrie, à l'Irak et au Yémen. Quant aux revendications des Grecs – la mise à sac de leur société par les institutions européennes dans le cadre des programmes d'austérité – il ne va absolument pas de soi que l'accession au pouvoir de Syriza y ait répondu favorablement.

J'ajouterai enfin que Révolution Zendj n'a jamais prétendu recenser exhaustivement les luttes en cours, d'en dire les détails et les particularités. Les luttes évoquées devaient répondre, a minima, à deux conditions : être en partage d'une manière ou d'une autre avec celles que l'Algérie connaît, être soucieuses de proposer des alternatives consistantes au capitalisme mondialement déchaîné. Mais puisqu'il faut saisir le Zendj comme la figure générique de ce qui persiste, de ce qui ne veut pas disparaître, de ce qui brille dans les nuits de tant de combats obscurs, alors donc libre à chacun de se désigner le sien. Regarder les cartes : elles brillent de mille lueurs, certes timides, hésitantes, mais bien là.

 

Quels sont vos projets en cours ?

Rien de précis à vrai dire. Il me semble qu’un cycle a été clôturé avec Révolution Zendj. Cette séquence comprenait, en plus de ce film, Rome plutôt que vous et Inland. Dans mon premier long métrage, j'ai tenté à l'échelle d'une ville, Alger, de rendre compte de la guerre civile lente qu'a connue l'Algérie dans les années 1990. Inland étirait la carte pour arpenter les espaces de “l'après-guerre” civile. Révolution Zendj, quant à lui, se voulait un point d'intersection des espaces politique, historique et culturel que l'Algérie a en partage : bassin méditerranéen, monde arabe, Afrique. Techniquement, peut-on aller au-delà d'un triptyque, continuer à ajouter des panneaux jusqu'à former un ensemble plus vaste encore ? Est-il possible d'ouvrir à l'infini les paysages ? Faut-il encore tourner en Algérie ou ai-je épuisé mes questions sur ce pays ? Je ne sais pas s'il faut continuer avec la fiction – du moins celle qui passe par le récit – ou ne faire qu'avec une forme documentaire moins contaminée de fiction ? D'une certaine façon, j'ai parfois le sentiment d'être arrivé au terme du voyage, là où la terre s'interrompt abruptement. Peut-être ne me reste-t-il plus qu'à rebrousser chemin, à revisiter le local – qui pourrait être autre chose que l'Algérie étant donné que je n'y réside pas. Ce local, je ne connais pas encore son nom parce que pour le moment il n'y a plus de lieu. Perdu entre l'ici et l'ailleurs pour dire autrement les choses.

Propos recueillis par Pascale Cassagnau, mars 2016