À l’occasion de la création de son opéra sur le peintre Goya, en 1998 à Montpellier, portrait du compositeur français Jean Prodromidès (1927-2016). Il raconte ses années de formation et ses diverses collaborations à l'appui d'images d'archive : Les Perses pour la télévision, la danse avec Béjart ou encore le cinéma avec Wajda. Venu plutôt tardivement à l’opéra, il exprime là une prédilection particulière pour les sujets historiques forts.

Sur des extraits du spectacle, Prodromidès confie les intentions qui ont présidé à ce Goya, où il fait du peintre une figure en lutte contre l’académisme de son temps : un monde à la charnière de la Révolution, dans une dimension fantastique et une atmosphère chaude et sensuelle. La partition libre travaille les timbres et l’opposition masses musicales/ligne mélodique. Ces entretiens sont l’occasion pour lui de décrire sa façon de composer - un "travail entre la table et le piano" parfaitement réglé -, de rappeler les influences de Messiaen et de l’électroacoustique - le jeu sur les temporalités -, et de revenir sur la construction de ses opéras autour de personnages marquants, tel Howard Hugues (H.H. Ulysse, 1984 ) ou l’Aztèque Montezuma (La Noche triste, 1989). Il aime aussi l’effervescence des coulisses en pleine répétition, d’autant plus rare pour lui que la France est, à son sens, particulièrement frileuse en matière de création lyrique contemporaine.

(Antoine Lachand)