Evocation poétique de la vie du compositeur autrichien Anton Webern (1883-1945). S'inspirant du langage musical du compositeur, Thierry Knauff n'a pas voulu réaliser un film narratif. Il juxtapose, sans autre commentaire que les bruits et les sons, des images d'archives et des scènes de reconstitution, et signe, en noir et blanc, une composition dont la pureté et la sobriété soulignent le tragique.

L'apprentissage du piano puis de la composition, l'influence de la musique de Mahler, un lien très fort à la nature, la Guerre de 14, puis le nazisme et la Seconde Guerre mondiale, enfin la mort, tragique et stupide : le réalisateur respecte la chronologie et les moments marquants de la vie du compositeur. Les images sont en même temps l'occasion de pures émotions, comme les sons de Webern, libérés du carcan tonal et de toute narration post-romantique. Pour évoquer Webern, Thierry Knauff a su respecter l'esthétique du compositeur, ce besoin de dire l'essentiel et rien d'autre.

(Guillaume Courcier)