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Barcelone ou la Mort (Barça ou Barzakh)

2007, documentaire, 50 min, couleur

Réalisation : Idrissa Guiro

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Rejoindre l'Europe, coûte que coûte.

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Résumé

Rejoindre l'Europe, coûte que coûte. Tel est l'unique horizon de la jeunesse de Thiaroye, ville côtière proche de Dakar, depuis que les chalutiers étrangers ont commencé à épuiser le poisson des côtes, privant de travail et de ressources la population locale. Chaque année, des milliers de jeunes hommes quittent leur pays en s'entassant sur de frêles pirogues à destination des îles Canaries. Au cours de ce long voyage, beaucoup trouvent la mort.

Pour témoigner de cette situation devenue dramatique, le Franco-Sénégalais Idrissa Guiro a choisi de multiplier les points d'entrée. Tout au long de Barcelone ou la Mort s'entrecroisent ainsi le récit en voix off d'un homme racontant sa première tentative de traversée, un débat entre un professeur d'anglais et ses élèves sur les raisons de cet exode massif, et plusieurs douloureux témoignages d'habitants de Thiaroye (une mère qui évoque le départ de son fils, des pêcheurs au chômage, le professeur d'anglais qui a fait le choix de revenir au pays et de se "sacrifier pour la jeunesse"). Et puis, véritable fil rouge dans cet entrelacs de paroles, nous suivons aussi la fabrication d'une pirogue, étape par étape, depuis la coupe de l'arbre qui en fournira le bois jusqu'à la peinture de sa coque. Comme si, quels que fussent les mots prononcés, les raisons avancées, la colère exprimée, demeurait ce constat désespéré : inéluctablement, les bateaux partiront, chargés de l'avenir du Sénégal.

(Damien Travade)

Descriptif technique

Production
Simbad Films
Participation
CNC, France Ô/RFO, Canal France international, Scam, Procirep, Angoa
Réalisation
Idrissa Guiro
Année
2007
Durée
50'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

Le titre du film fait référence à l’expression qu’emploient les Sénégalais désespérés de n’avoir pu se faire une place dans leur propre pays et qui sont prêts à tout tenter, y compris le voyage risqué en pirogue, vers l’Eldorado espagnol, porte de l’Europe. Le spectateur croit voir l’espoir renaître avec des initiatives comme celle de ce professeur qui, après une brillante carrière d’enseignant, est revenu au pays enseigner l’anglais, faisant le pari qu’avec ce bagage intellectuel les écoliers pourraient plus facilement trouver un emploi dans les firmes étrangères installées au Sénégal. Mais là aussi, l’apprentissage de cette langue étrangère s’appuie sur le vécu quotidien des enfants : tous ont un ou plusieurs membres de leur famille partis en mer vers l’Europe et parfois disparus. Le film se termine sombrement sur le récit d’un ex-candidat au départ qui a vécu l’enfer en mer, mais se déclare prêt à repartir. Le réalisateur a su agencer harmonieusement les différents volets de son sujet pour les fondre en un seul : l’Afrique désespérée, acculée à une fuite mortifère vers ce qu’elle veut voir comme un havre de confort et de paix possible.

(Gisèle Burda, BPI)