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Chansons de nuit - Ribatz, Ribatz ! - Suites pour violes - Conférence - Danses blanches (vol. 1)

captation, 60 min, noir et blanc

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Dépositaire du fonds Dominique Bagouet géré par Les Carnets Bagouet, Images de la culture a composé une collection de 29 "volumes" sur support DVD. Captations, adaptations, recréations pour l'image, documentaires, ces "volumes" suivent un ordre chronologique dans le parcours du chorégraphe. Certains "volumes" proposent plusieurs films sur DVD, mais ceux-ci sont disponibles à l'unité sur fichier numérique.

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Résumé

Ce premier volume présente cinq des nombreuses pièces brèves que Dominique Bagouet créa durant ses débuts de chorégraphe (1977-1979), avant son installation au Centre chorégraphique de Montpellier. Ce petit échantillon des premières pièces frappe autant par l’impression de jeunesse, que par une certaine gravité. On peut penser à ces premières années comme à une période d’école.

Dominique Bagouet a 26 ans en 1977. Il expérimente dans toutes les directions et creuse sans relâche le matériau du mouvement, le livrant aux influences passagères que croise la jeune troupe, mais aussi travaillant à s’en libérer. Car la question du geste et du travail du mouvement ne sera jamais abandonnée à un statut d’évidence ; de la gestuelle Bagouet, si caractéristique et pourtant si changeante, on trouvera là des états précoces et cependant déjà si reconnaissables. Mais ces courtes pièces ne sont pas seulement des exercices d’écriture. On y reconnaîtra aussi en germe les grandes questions esthétiques qui traversent toute son œuvre et particulièrement ses grandes pièces plus tardives : une écriture chorégraphique à la composition rigoureuse et complexe, et ses rapports avec l’expressivité ; l’exploration des relations de la danse avec la musique, le théâtre, le récit, l’image et les arts plastiques.

Les captations minimales de ces pièces semblent exclure ces images de tout usage autre que professionnel ou de recherche.

Chansons de nuit (1976, 9'. Réalisation : Jaque Chaurand). Ce film aux prises de vue accidentées est une pièce d'archive rare, qui documente la toute première chorégraphie de Dominique Bagouet. C'est avec ce trio féminin composé sur des mélodies de Tchaïkovsky qu'il remporte le Premier Prix, mention "recherche", au Concours de Bagnolet. Le trio, forme chère à Bagouet, oppose la danse légère et enlevée d'Yvonne Staedler et Bénédicte Billiet, en académiques blancs, à celle de Douchka Langhofer, en robe claire, isolée de ses deux partenaires par sa gestuelle fracturée et ses parcours errants. Déjà, le corps dansant s'y montre pris entre la tenue presque rigide de la technique classique et la dislocation d'un univers intérieur. Une troisième voie s'ouvre ici, qui s'imposera dans les pièces des années suivantes : le legato lyrique d'une danse moderne fluide, dont Peter Goss a transmis le secret à Bagouet. Apparemment abstraite - le visage des danseuses demeure neutre malgré la tourmente du geste -, la pièce ouvre tout un pan de la recherche à venir du chorégraphe sur l'expressivité du geste. Dans cet univers nocturne qui n'est pas dépourvu de jeu - celui que les enfants mènent parfois le soir à l'insu des adultes -, la danse du duo ne parvient pas à recouvrir l'inquiétude somnambule du personnage central, ses errances pleines de cassures. Portant, c'est elle qui l'emporte, continuant, inlassable, par-delà le noir qui marque la fin de la pièce.

Ribatz, Ribatz ! (extrait : duo) (1976, 2'. Réalisation anonyme). Bref extrait de la pièce Ribatz, Ribatz ! qui fut, à l'époque, un important succès de la toute jeune compagnie Bagouet, filmée ici lors d'une répétition publique. Le quasi miroir de ce duo est mal rendu par la prise de vue en diagonale, mais rien ne vient masquer la complicité joyeuse des deux danseurs (Dominique Bagouet et Sylvie Giron), qui relèvent vaillamment le défi d'une musique traditionnelle à la vitesse redoutable. Joyeux, enlevé et implacable, ce court duo est un bel emblème de la première époque de Bagouet, témoignant non seulement de sa danse mais aussi de l'ambiance très particulière de sa compagnie d'alors.

Suite pour violes (1977, 9'. Réalisation anonyme). Pièce de "pure écriture" sur une gavotte de Couperin, Suite pour violes est la première rencontre du chorégraphe avec la musique baroque, qui éclaire déjà la parenté secrète de sa danse avec la gestuelle de la même époque. La gavotte répétée trois fois en forme les trois parties : un solo de Dominique Bagouet, un duo avec Monet Robier et un trio avec Sylvie Giron et Bernard Glandier, reliés entre eux par de brefs intermèdes pantomimiques qui rapellent l'attirance contradictoire de Bagouet pour l'abstraction mais aussi pour le récit. Le solo et le trio, très dansés, développent un matériel chorégraphique lyrique, multipliant les espaces en biais et le corps "à l'amble", caractéristiques d'une danse qui fuit les affirmations frontales ; portée par le chant des violes, elle travaille le rebond, les contrastes entre l'abandon au poids et l'étirement du phrasé et du geste, typiques du Bagouet de cette époque. Entre ces deux parties, le duo est d'une toute autre eau, pantomime ironique malgré le sérieux des visages. Si la danse reste très attachée à la musique, elle lui montre moins de déférence, soulignant son côté contourné, voire précieux, par des poses sinueuses qui évoquent tantôt les excès baroques, tantôt les pas de deux classiques pointant vers le ridicule.

Conférence (1979, 18'. Réalisation anonyme). Chorégraphie des quatre interprètes (Philippe Cohen, Yveline Lesueur, Monet Robier et Michèle Rust), mise en place par Dominique Bagouet, Conférence paie son tribut aux techniques d'ateliers (improvisation et composition collective) de l'époque. Le titre évoque les bavardages babillards des explorations vocales des danseurs, qui font toute la musique de la pièce. Humour pas toujours très fin, pantomimes évoquant ici une gestuelle animale, là une brève rencontre d'enfants, Conférence n'est certainement pas un chef-d'oeuvre mais signale à quel point, dès les tout débuts de sa compagnie, toujours composée de danseurs de très haut niveau, Bagouet a travaillé et diversifié les rapports entre chorégraphe et interprètes, entre écriture chorégraphique et interprétation, une question qui deviendra centrale pour son travail dans les années plus tardives.

Danses blanches (1979, 22'. Réalisation anonyme). Danses blanches doit peut-être son titre à ses costumes blancs. Exercice de style pour une compagnie aux éléments très divers, la pièce est composée en tableaux - délimités par les changements de musique qui font alterner musiques du monde et composition contemporaine de François Leymarie - où sont explorés divers genres de matériaux gestuels chargés d'influences multiples. Deux très jolis solos de Monet Robier et Michèle Rust illustrent le rapport à la fois naïf et joyeux de Bagouet à la musique : collée à celle-ci à la note près, la danse rebondit, suit les parcours sinueux de gestes de mains compliqués, sans se refuser la pointe d'humour et de légèreté qui la caractérise à cette époque. Joyeuse et sans prétention, la pièce est colorée de l'esprit d'atelier et d'expérimentation propre à la compagnie pendant cette période.

(Isabelle Ginot)

 

Descriptif technique

Production
Les Carnets Bagouet
Danseur
Sylvie Giron, Bénédicte Billiet, Yveline Lesueur, Frédéric Bentkowski, Yvonne Staedler, Douchka Langhofer, Dominique Bagouet, Monet Robier, Michèle Rust, Philippe Cohen, Bernard Glandier
Chorégraphie
Dominique Bagouet
Durée
60' (9' + 2' + 9' + 18' + 22')
Double disque
Couleur / N&B
noir et blanc
Genre
Captation
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne