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Résumé
Un groupe de jeunes réfugiés palestiniens partagent un appartement au sommet d’un immeuble, dans le camp de Yarmouk, situé au sud de Damas, en Syrie. Autour d’eux un horizon de terrasses de béton et d’antennes paraboliques. En bas des poubelles entassées. Pour "réaliser ses rêves", chacun cherche une solution. S’exiler ? Ce serait quitter ses amis et le camp auquel, malgré tout, on est attaché.
Tourné entre 2009 et 2011, Les Chebabs de Yarmouk se termine au moment où éclatent les premiers soulèvements en Syrie qui conduiront à la guerre civile. Depuis, ce quartier de Damas où les tours en parpaing avaient remplacé les tentes du camp a été bombardé puis assiégé par l’armée syrienne après que des rebelles en ont pris le contrôle. Ces événements a posteriori rendent plus dramatique encore le questionnement de ces jeunes gens, filles et garçons, qui, malgré la difficulté de leur situation et la tentation de l’exil, ont décidé de rester en Syrie pour construire leur avenir. Avec grande délicatesse, Alex Salvatori-Sinz a su saisir l’amitié qui unit le groupe, la lueur indécise des aspirations de chacun, leur hantise de la séparation, leur crainte d’abandonner les projets communs, de quitter le lieu qui les a vus grandir. Un lieu qui, en dépit de sa rudesse, apparaît nimbé d’une certaine splendeur quand, le soir, s’élancent les tourterelles dans le ciel au-dessus des terrasses.
(Sylvain Maestraggi)
Descriptif technique
- Production
- Adalios, Taswir Films, Maritima TV
- Participation
- CNC, CR Rhône-Alpes, CG Ardèche, Scam, 2M/Maroc
- Réalisation
- Axel Salvatori-Sinz
- Année
- 2012
- Durée
- 78'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Les Chebabs de Yarmouk est quasi un huis-clos, tourné dans l’appartement de l’un des principaux protagonistes. On n’en sort rarement, pour quelques échappées impressionnantes sur les toits-terrasses de l’immeuble. Coincé dans ce décor oppressant, ce groupe d’amis filmé par Axel Salvatori-Sinz, à défaut d’une patrie à laquelle il aspire sans trop y croire, rêve d’un pays où pourrait se construire un avenir. Le réalisateur a indéniablement tissé des liens forts avec eux, venant les revoir à intervalles réguliers et prendre de leurs nouvelles. Il les filme avec une vraie proximité et tendresse, une réelle maitrise de la photographie et du cadre. Du fait de son tournage morcelé et étalé dans le temps, le film n’échappe pas à quelques redondances, mais il apporte un réel regard sur cette jeunesse palestinienne méconnue, soumise à l’arbitraire et au statut sans issue et éternel de “réfugiée”.
(Jean-Marc Lhommeau, Médiathèque du Plessis-Trévise)