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Résumé
Dans les trois rues du quartier du Holveg, dit "le trou", de Forbach, une ribambelle de musiciens (dont Samson Schmitt, Rovelo Merstein et Mike Reinhardt) perpétue avec détermination et panache leur héritage musical manouche auquel ils greffent des influences jazz et soul. Marie Dumora salue une communauté-orchestre qui, par le biais de la musique, s’est construit sa propre mémoire et ses propres héros, à l’instar de Dorado Schmitt (père de Samson), guitariste légendaire admiré par la nouvelle génération.
Du quotidien qu’elle partage avec eux, la réalisatrice ne garde que les moments d’allégresse où, instruments à la main, ils jouent et composent leurs propres standards loin des inconvénients ordinaires laissés, judicieusement, en dehors du cadre. Elle saisit l’épanouissement de la musique dans les moindres interstices de leur vie quotidienne : un trajet en voiture permet de chanter du Michel Legrand ; le salon d’une grand-mère servira d'écrin pour une reprise de Michael Jackson. Avec Forbach Swing, Marie Dumora continue son exploration d’un territoire oublié par le cinéma, l’est de la France. En filigrane, la chronique musicale devient une œuvre politique et engagée pour la reconnaissance de la communauté manouche dans une France gangrénée par le racisme – comme en témoignent les démarchages pour se produire dans les bars et restaurants alentours. Outre-Atlantique, ces musiciens injustement méconnus sont pourtant célébrés le temps d’une soirée lors du Festival Django Reinhardt qui se tient chaque année à New York.
(Robin Miranda das Neves)
Cinéma du Réel 2019 : Prix du Patrimoine de l'Immatériel.
Descriptif technique
- Production
- Les Productions Balthazar, 10:15 Productions
- Participation
- CNC, Fonds Images de la diversité, Région Grand-Est, Eurométropole de Strasbourg, ministère de la Culture et de la Communication (DGP)
- Réalisation
- Marie Dumora
- Année
- 2019
- Durée
- 109'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Ce qu’il y a de beau avec la musique c’est qu’elle rassemble. C’est exactement ce que nous raconte le film, l’histoire d’une communauté manouche pour qui la musique est une identité. Dans cette communauté, un groupe d’hommes qui tentent de vivre de cette destinée artistique. Ils sont soutenus par la famille, qui procure par ces moyens modestes des lieux de répétions et finance leur album. Soutenus également par la communauté, la famille au sens plus large, dont ils animent les chaleureuses soirées. Ce bonheur d’être ensemble, cette joie de vivre, il est possible de la voir à l’écran car la réalisatrice semble avoir un intérêt particulier pour le jazz manouche et on sent une connivence entre celle qui filme et les filmés. On a bien envie de croire à leur succès, mais ce qui reste, c’est un film heureux comme pourrait l’être une comédie musicale, avec tout ce qu’il y a de plus touchant quand on s’investit comme ils le font.
(Alexia Pecolt, Bibliothèque municipale Boris Vian, Tremblay en France)