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Résumé
Née peu avant le cinématographe, Germaine Dulac contribua, à travers plus de trente films et d’importants écrits théoriques, à son développement esthétique. Anne Imbert s’appuie sur de nombreux extraits, de La Souriante Madame Beudet (1925) à L’Invitation au voyage (1927), de Thèmes et Variations (1929) à Arabesque (1929), entrecoupés de citations, pour décrire l’apport d’une figure parfois oubliée.
La Coquille et le Clergyman (1927), son film le plus connu, est emblématique de la carrière de Germaine Dulac : pour l’accueil pour le moins houleux qu’il a reçu lors de sa première projection au Studio des Ursulines ; pour sa collaboration avec Antonin Artaud, qui démontre le voisinage de Dulac avec les avant-gardes artistiques de l’époque ; mais surtout, pour l’échec revendiqué de leur collaboration, Dulac tirant vers l’image ce qu’Artaud entendait faire valoir comme matière textuelle. Mais Dulac, amoureuse du cinéma en tant qu'art cinétique plus que narratif, séduite par les films scientifiques de Jean Painlevé qu’elle voit comme une manifestation aboutie des possibilités de son médium, se méfie du texte (ou plutôt, de l’histoire) comme elle se méfiera du parlant, qu’elle renvoie à une préhistoire théâtrale du cinéma. Cette tendance s’illustre dans l’idée de cinégraphie, où s’énonce le fantasme d’un cinéma pur, musical et graphique, d’un cinéma en noir et blanc, forcément muet.
(Mathieu Capel)
Descriptif technique
- Production
- Fas Production, France 3 Alsace, Ciné Cinéma, RTV
- Participation
- Amiens Métropole
- Réalisation
- Anne Imbert
- Sujet
- Germaine Dulac, Antonin Artaud
- Année
- 2006
- Durée
- 52'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par 
Les questions exigeantes quant au rôle du cinéma, qui ont constamment guidé la cinéaste pionnière, sont aussi celles de la réalisatrice Anne Imbert. Loin de l’exercice biographique traditionnel, son film se révèle en premier lieu par sa facture exceptionnelle, tout comme par le commentaire très réfléchi qui prolonge les interrogations et les théories de Germaine Dulac. Leurs propos se font écho, et l’on devine que ces deux cinéastes appartiennent à la même communauté de pensée. Par le soin particulier porté à chacune des images et au commentaire qui les accompagne, ce film s’affirme comme une véritable œuvre de cinéma. C’est tout naturellement qu’Anne Imbert mêle son propre travail de réalisation, les images d’archives et les extraits des films de Dulac et de Painlevé, sans que cela paraisse incongru. On est au contraire saisi par la fluidité de l’expression, qui nous rappelle que cette nécessité d’un cinéma au service de l’art et de la pensée, préconisé par Dulac sa vie durant, demeure bien entendu d’actualité.
Renaud Lagrave (Médiathèque Jacques Brel de Sainte-Geneviève-des-Bois)