Gérard Caillat s'est glissé dans les coulisses de l'opéra Bastille pendant les répétitions d'Hippolyte et Aricie de Rameau. Une incursion qui nous permet de découvrir le travail minutieux du metteur en scène Jean-Marie Villégier et du chef d'orchestre William Christie, tous deux grands spécialistes du répertoire baroque.

Jean-Marie Villégier collabore depuis une quinzaine d'années avec William Christie et sa formation Les Arts florissants (Athys de Lully, leur premier travail commun, remporta un succès mondial). Au-delà de la redécouverte d'un répertoire quelque peu tombé dans l'oubli, leur recherche a permis de faire connaître la pensée et les codes propres à l'opéra baroque. Hippolyte et Aricie (1733) marque le début d'une nouvelle façon d'orchestrer : les motifs rythmiques sont plus inventifs, l'écriture harmonique et contrapuntique frôle la dissonance et provoque une sorte d'inconfort auditif. Comme le souligne William Christie, si le livret de l'abbé Pellegrin est une version affadie du Phèdre de Racine, les audaces musicales de l'oeuvre de Rameau sont en cela remarquables.

(Guillaume Courcier)