Enfant sauvage des rues d'Oackland, socialiste écartelé entre le dégoût et la fascination pour les "carnivores humains", téméraire arpenteur du monde, London est le rejeton excessif de l'Amérique de Rockfeller, Barnum et Buffalo Bill, celle de l'industrialisation galopante, mais aussi de la crise, de la faillite et de la guerre. Journaux, photos et films d'époque illustrent le récit de sa vie.

Alcoolique, risque-tout et doué d'une force peu commune, Jack London décide à 19 ans de vendre non plus ses muscles mais sa matière grise. Il se jette alors dans les livres et s'engage, à la même époque, dans le socialisme. En 1897, il est un des premiers à se ruer vers l'or du Klondike. Il rentre à San Francisco avec 4$ en poche, mais résolu à devenir écrivain. Après plus de 300 refus, il publie son premier roman, Le Fils du loup (1899), qui fait de lui le "Kipling du froid". Mais la sauvagerie du créateur de Croc-Blanc est inaltérable. Le succès littéraire et la relative aisance matérielle n'enrayeront pas sa fuite en avant. D'un bout à l'autre du globe, sur mer, sur terre et dans ses livres aussi, Jack London brûla sa vie. Lorsqu'il meurt à 40 ans, il est l'auteur le plus lu au monde.

(Myriam Bloedé)