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Encensé ou dénigré, puissant ou faible, le parti communiste français a marqué des générations d'hommes et de femmes. Des images d'archives soulignent les récits vivants, gais, insolents, parfois tendres ou insolites de ses ex-militants. L'empreinte de l'engagement communiste sur l'histoire de chacun, qui est aussi celle des luttes et des moments forts du parti depuis 1920, ne s'est pas effacée. Ces vieux messieurs toujours jeunes racontent, souvent avec humour mais jamais avec aigreur, les événements les plus marquants de ces années de militantisme vécues "avec et pour le parti", les espoirs qu'ils ont nourris, le sens que le communisme a donné à leur vie, leurs joies, leurs erreurs et leurs blessures. Mosco s'est attardé sur ces fractures en s'attachant principalement dans sa trilogie aux périodes 1920/1939, 1944/1954 et 1969/1989, et en mettant l'accent sur l'influence des événements dans les pays de l'Est sur le fonctionnement et les orientations du PCF. Ce souci explique sans doute l'occultation des années 1954-68 en France (retour de de Gaulle, guerre d'Algérie, Mai 68) qui ont pourtant joué un rôle capital dans l'histoire du parti.

1. Debout les damnés

2. Suicide au comité central

3. Du passé faisons table rase

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Résumé

1. Debout les damnés. La haine de la guerre et l'espoir que suscite la révolution russe sont les principaux facteurs d'adhésion au parti communiste français créé en 1920. Des militants de la première heure témoignent de leur engagement, de leurs luttes et des raisons qui motivèrent leur éviction ou leur départ d'un parti auquel ils donnèrent tant. Principal motif de rupture : la signature du pacte germano-soviétique. Ces ex-militants, dont l'histoire individuelle fut intimement liée à celle du PCF de l'entre-deux guerres, évoquent leur combat, leur enthousiasme, leurs certitudes, leurs doutes et leurs désaccords. L'influence du parti fluctuera en fonction des stratégies adoptées : recul en 1928 avec la mainmise de Staline sur le PCF, regain en 1936 avec les luttes qui amenèrent le Front populaire, nouveau recul en 1939 après l'accord Hitler-Staline et l'entrée du PCF dans la clandestinité. Pour avoir désapprouvé ce pacte, certains, alors qu'ils étaient résistants, se retrouvèrent sur les listes noires du parti pour "trahison", donc condamnés à mort. Un ancien, encore convaincu de la nécessité de ces exécutions, raconte comment il s'acquitta de cette tâche.

2. Suicide au comité central. 1944-1954 : ministres communistes, guerre froide, création du Kominform, affaires Marty et Tillon. Quatre militants, originaires du Nord-Pas-de-Calais, unis par les années de résistance, gravissent les échelons du parti. Les luttes de pouvoir et d'appareil, les "procès de Moscou" à Paris dont ils seront tour à tour juges et victimes, vont les conduire à se déchirer et, pour l'un d'eux, au suicide. Après l'euphorie due à l'entrée de ministres communistes au gouvernement, vient le désenchantement : voir Thorez exhorter la classe ouvrière à produire plus et déclarer qu'il y a trop de grèves dépasse l'entendement des militants qui se réjouissent de leur éviction en 1947. C'est le début de la guerre froide. Grèves et arrestations se multiplient. Auguste Lecoeur, qui a fait ses preuves durant la résistance, est chargé de parer à l'éventuelle interdiction du parti. Thorez part à Moscou d'où il reviendra en 1953 après la mort de Staline. La vacance du pouvoir entraîne une nouvelle chasse aux "rénégats" sous la houlette de Lecoeur, victime à son tour d'un "procès" intenté par le "fils du peuple" de retour à la tête du parti. Refusant de témoigner contre son ami Lecoeur, René Camphin se suicide.

3. Du passé faisons table rase. 1969. Waldeck Rochet est gravement malade. Georges Marchais, promu au bureau politique par Thorez qui avait entrepris de remplacer les cadres issus de la résistance par des hommes au passé moins glorieux, est nommé secrétaire général adjoint. Avec Jean Kanapa, philosophe, il s'attelle à rénover le parti sous la bannière de l'Union de la gauche, ceci jusqu'en 1989. Jean-Claude Llabrès, membre du comité central, brosse avec humour le portrait de Marchais et en relate le parcours, "celui d'un bolchevik à la française qui monte dans l'appareil par le canal syndical et accède à la tête d'un parti marqué par l'ouvriérisme". Si son dynamisme et son franc-parler servent son image médiatique durant un temps, son passé de travailleur volontaire (qu'il a toujours caché) le dessert. Dès qu'il est nommé secrétaire général, des voix d'anciens résistants s'élèvent, dont celles de Charles Tillon et d'Auguste Lecoeur. Cette affaire et les méthodes arbitraires qu'il adopte (approbation de l'intervention de l'URSS en Afghanistan désavouée par le bureau politique, rupture du programme commun) contribuent au recul et à la perte de crédibilité du parti, comme l'explique Pierre Juquin.

(Sadia Saïghi)

Descriptif technique

Production
La Sept, Les Films d'Ici, RAI 2, Ima Productions
Participation
CNC, ministère de la Culture et de la Communication (DP)
Réalisation
Mosco
Année
1991
Durée
190' (55' + 65' + 70')
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne