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Résumé
Au Maroc, Tazmamart n’est qu’un des nombreux lieux de détention secrets où Hassan II a fait croupir ses opposants. En 2004, Mohammed VI décide de lever le silence sur ces détentions arbitraires perpétrées sous le régime de son père. L’Instance Equité et Réconciliation a pour mission de panser les plaies, sans toutefois incriminer les bourreaux dont l’anonymat est garanti. Après tant d’années de terreur, la parole se libère enfin.
30 000 dossiers ont afflué. Leïla Kilani s’attache aux débats intimes et aux démarches publiques de quelques familles meurtries. Une jeune fille enquête sur la disparition de son grand-père, militant syndicaliste disparu un 1er mai, dont les seules traces se trouvent dans des archives policières encore inaccessibles. Faute d’élucider les circonstances de sa mort, la commission offre indemnisation et vague réhabilitation morale. Quid de la vérité ? Un fils qui a traîné la honte d’être "un fils de traître" voudrait inhumer dignement le père qu’il n’a pas connu. La commission se déclare incapable de l'identifier parmi les milliers de morts des fosses communes. Quid du deuil ? Après une tentative de suicide, un militant révolutionnaire est passé du bagne à l’asile psychiatrique. Refusant la compassion, le vieil homme revendique ses convictions et ses combats. Quid de la dignité ? Malgré un langage apaisant, l’Instance Equité et Réconciliation paraît surtout pressée de tourner la page.
(Eva Ségal)
Descriptif technique
- Production
- CDP, INA, Socco Chico
- Participation
- CNC, ministère des Affaires étrangères, CR Ile-de-France, Instance Equité et Réconciliation/Maroc, Centre cinématographique marocain, RTBF, TSR
- Réalisation
- Leïla Kilani
- Année
- 2008
- Durée
- 102'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par 
Nos lieux interdits donne à voir une tentative de libération de la parole et de travail de mémoire contre l’oubli et le secret. Les témoignages sont touchants, et cette immersion dans le non-dit des familles en fait un objet important, un outil nécessaire pour la réconciliation, même si celle-ci n’est pas encore aboutie, loin de là.
(Jean-Marc Lhommeau, Médiathèque Jacques-Duhamel du Plessis-Trévise).