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Part du feu (La)

2013, documentaire, 88 min, couleur

Réalisation : Emmanuel Roy

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Film hybride, La Part du feu embrasse plusieurs discours suscités par la question de l’amiante.

Images

Résumé

Film hybride, entre l’enquête, la veillée ou l’hommage, La Part du feu embrasse plusieurs discours suscités par la question de l’amiante : analyses, diagnostics, témoignages, et en guise de fil rouge, le journal de maladie que le père d’Emmanuel Roy a tenu dans les derniers mois de sa vie. Sans véhémence, le film se soutient d’une profonde colère, que renforce le souci maintenu de son élégance.

Une caméra baissée sur les pierres d’un chemin que nous suivrons tout au long du film, par fragments, jusqu’aux carrières de Canari en Haute-Corse : ainsi le parcours individuel d’un marcheur découvre, en bout de course, la question de l’amiante et sa signification collective. C’est aussi ce journal, qui égrène à la première personne les progrès d’une maladie d’abord sans diagnostic, jusqu’au verdict : le mésothéliome pleural, ou cancer de l’amiante. La Part du feu trouve son rythme dans cette tension entre histoires individuelle et collective, dans l’arrangement de ces durées sans commune mesure. Les spécialistes du désamiantage, emmitouflés dans leurs combinaisons, y croisent en parole la victime d’une exposition trop importante - ou la sœur d’un autre, mort quinze ans plus tôt. Emmanuel Roy explore ainsi des paysages subalternes, interstitiels, sur les toits, les chantiers, à l’arrière des usines – zones sans plus de fonction ni d’utilité, mais au potentiel de nuisance inentamé.

Mathieu Capel

Descriptif technique

Production
Atopic, Ad Libitum
Participation
CNC, CR Ile-de-France, CR Provence-Alpes-Côte d'Azur, CR Poitou-Charente, CG Vienne
Réalisation
Emmanuel Roy
Année
2013
Durée
88'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

La Part du feu oscille constamment entre le témoignage intimiste et le reportage documentaire avec interviews et enquête sur des chantiers de désamiantage. Les images qui accompagnent la lecture du journal de M. Roy, le père du réalisateur, sont conçues comme un retour à l’intime, au personnel ; ce sont des images de paysages, avec le bruit du vent, les pas du caméraman. Quelques images d’archives familiales nous permettent de mieux entrer en compassion avec cette famille brisée par la maladie du père. En entremêlant le personnel et l’intérêt général, ce film dresse un portrait sans concession de ce qui est devenue une tragédie et que l’on cherche encore aujourd’hui à minimiser. Voici donc une œuvre documentaire utile et implacable pour continuer à dénoncer et surtout ne pas oublier ce qui a été et est encore un immense scandale industriel.

 

(Jean-François Baudin, Bibliothèque départementale publique du Rhône)