En 1999, pour la 48^e biennale d'art contemporain de Venise, la France a choisi deux artistes pour la représenter : Jean-Pierre Bertrand et Huang Yong Ping. Michel Quinejure a suivi l'élaboration et la réalisation dans le pavillon français de leurs œuvres, qui ont chacune été conçue séparément. Alors, cohabitation ou confrontation ?

Février 1999, rencontre à Venise. Huang Yong Ping, artiste chinois installé à Paris, a décidé de réaliser des sculptures d'animaux, symboles des fléaux dans la Chine ancienne. Il veut intervenir directement sur l'architecture du pavillon en hissant ces sculptures au sommet d'immenses mâts de bois, placés au centre du pavillon et dépassant les verrières. Jean-Pierre Bertrand, lui, tâtonne encore. En avril, c'est la mise en place des œuvres. Le savoir-faire ingénieux des assistants doit faire face, d'un côté à la manipulation de gigantesques troncs de bois, de l'autre à une intervention mesurée : Jean-Pierre Bertrand dispose des cédrats en équilibre sur des étagères de bois et de grandes plaques de papier encollé enrobées de miel contre les murs des salles latérales éclairées en jaune. Installées, les deux œuvres se mêlent avec harmonie.

(Annick Spay)