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Petite Roquette, une prison-machine (La)

2013, documentaire, 77 min, couleur

Réalisation : Guillaume Attencourt

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Détruite en 1974, la prison de la Petite Roquette (Paris 11e) était un spécimen exemplaire de l’architecture panoptique conçue au XIXe siècle.

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Résumé

Détruite en 1974, la prison de la Petite Roquette (Paris 11e) était un spécimen exemplaire de l’architecture panoptique conçue au XIXe siècle pour une surveillance idéale des détenus. On y enferma pendant près d’un siècle les enfants avant d’en faire en 1932 une prison pour femmes. Aux témoignages contemporains s’ajoutent de très riches archives, notamment l’interview musclée de la directrice de l’établissement par Marguerite Duras en 1967.

Plutôt que d'en faire un lieu de mémoire comme le demandait un collectif emmené par Michel Foucault, la Ville de Paris a choisi de faire place nette et d'oublier. D’anciennes détenues, deux politiques, une de droit commun, rappellent la vie quotidienne de la prison entre travail répétitif sous-payé, bagarres entre codétenues et sanctions plus ou moins cruelles. Sans oublier les somnifères, les dépressions et les tentatives de suicide. Après son séjour en prison, Nadja Ringart, à l’époque étudiante gauchiste, s’engagera dans le féminisme et le mouvement de contestation de l’univers carcéral. Interrogées dans le couvent campagnard où elles se sont retirées, les religieuses qui faisaient office de gardiennes évoquent la mémoire de femmes pauvres, prostituées, clochardes ou voleuses, souvent victimes des circonstances. Avec le recul, la Petite Roquette leur paraît plus humaine que les établissements modernes et excentrés qui l’ont remplacée.

(Eva Ségal)

Descriptif technique

Production
G. Attencourt, musée Carnavalet
Participation
ENAP, Ville de Paris
Réalisation
Guillaume Attencourt
Sujet
Marguerite Duras
Année
2013
Durée
77'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

Un film empreint de nostalgie, comme pour tout ce qui disparaît, même pour une prison. A prendre comme un témoignage d'un passé révolu, aussi bien sur le fonctionnement des prisons que sur la mémoire architecturale de Paris, mais aussi sur la condition des femmes.

(Dominique Dat, Médiathèque de Bordeaux)