L'âme de l'accordéon est une lame : un accordéon courant en comporte entre 400 et 500. Les coups de soufflet se gèrent comme des coups d'archet. Loin des flonflons du musette le plus commercial et ses connotations populistes, Richard Galliano l'a adapté au vocabulaire du jazz. Jean-Marie Pasquier propose ici de longs extraits de concerts, brièvement entrecoupés d'interviews.

Né en 1950 dans une famille d'origine italienne, Richard Galliano s'engage dès son plus jeune âge dans la voie déjà suivie par son père accordéoniste. Il s'écarte très vite de la tradition populaire pour se tourner vers le répertoire classique. Dans les années 1970, il fait ses débuts de musicien professionel avec l'orchestre de Claude Nougaro. Si le bandonéoniste argentin Astor Piazola lui a donné l'élan du new musette, Galliano reconnaît l'influence des accordéonistes à tempo comme Tony Murena, Jo Privat, Gus Viseur. Les séquences de concerts le montrent se produisant en compagnie du gratin du jazz français : le batteur Daniel Humair, le violoniste Didier Lockwood, le clarinettiste et bandonéoniste Michel Portal, avec qui il a enregisté un disque.

(Anaïs Prosaïc)