Dans un faubourg de Grenoble, dans les murs où se fabriquaient les chauffe-eau Pacific, un lieu voué à la danse contemporaine voit le jour en 2004-2005. Architectes et chorégraphes dialoguent afin que la réhabilitation de cette halle industrielle prenne en compte les besoins évolutifs des compagnies. Un échange fécond, où les architectes s’approprient les concepts de la danse tandis que le chantier nourrit de nouvelles créations chorégraphiques.

Grâce à un tournage étalé sur toute la durée des travaux, le film accompagne les étapes de la transformation de cette friche industrielle jusqu’à l’inauguration et l’ouverture au public. Il montre aussi largement les échanges entre les futurs utilisateurs du lieu, principalement la chorégraphe Christiane Blaise, et l’équipe d’architectes (Gérard Gasnier, Pascal Rollet, Florence Lipsky), tous soucieux de prendre appui sur la mémoire de ce lieu de travail. Les réflexions des uns et des autres abordent les questions de temps, d’espace et de mouvement. Mais le film s’ouvre aussi aux témoignages des anciens occupants, les ouvriers retraités de l’usine Pacific, pour qui ces murs conservent une longue histoire d’efforts, de camaraderie et de luttes. Et aux réactions (plutôt mitigées) des habitants du quartier devant l’irruption inopinée de la danse contemporaine dans leur paisible univers.

(Eva Ségal)