Un duo féminin, les sœurs Verbizh, pour brosser le portait d'un duo masculin, les frères Bouroullec, designers discrets et singuliers. Dans leur atelier à Saint-Denis ou au Design Museum de Londres, les Bouroullec évoquent leur formation, leur méthode de travail, leurs rencontres avec des éditeurs innovants ou encore leur collaboration chaleureuse aussi bien avec des ingénieurs qu’avec des artisans. Une estime qui est réciproque.

Les Bouroullec travaillent littéralement à quatre mains. Ils partagent la même planche à dessin, les mêmes feuilles de papier : "Nous dessinons comme des frères siamois !" Leur double formation aux Arts Décos et aux Beaux-Arts les a rendus peu dogmatiques, plutôt éclectiques et réceptifs aux codes culturels les plus variés : de la culture japonaise aux utopies d’Archigram ou d’Archizoom. Attentifs aux modes de production, ils collaborent aussi bien avec un potier tourneur à Vallauris qu’avec des éditeurs investis dans la recherche pour explorer de nouveaux matériaux. Ainsi de cette cuisine "désintégrée" produite par une firme italienne, qui juxtapose des rangements modulables. Giulio Cappellini témoigne : "Il est rare d’être étonné par un nouveau langage, comme ces objets à la fois luxueux et humbles... Une attention portée aux petites choses." Leurs créations sont mobiles et légères. De l’objet à la microarchitecture, ils imaginent un design combinatoire au service d’objets familiers.

(Annick Spay)