A Valloire, au Val d’Abondance, dans les vallées d’Aulps, de Sixt et de Chamonix, Marc Rougerie et Joseph Péaquin interrogent ceux qui travaillent à la promotion de la montagne, ceux qui donnent à voir aux vacanciers les us et coutumes, les métiers, la faune et les ressources du pays. Développé sur des images d’archives et ces témoignages du cru, le récit d’une adaptation – réussie mais assez attristante - au tourisme-roi.

Depuis l’avènement des sports d’hiver au début des années 1950, les villages alpins sont devenus des stations et les villageois des moniteurs de ski ou des restaurateurs. Les paysans, eux, ont ouvert leurs fermes à la curiosité des vacanciers. Aussi, "faire du folklore pour montrer ce qu’on sait faire" ne dérange en rien Ambroise, éleveur-fromager, qui trouve ainsi l’occasion de faire découvrir l'image vraie du terroir. Dans son Alpage des Chavannes, c’est très "authentiquement" qu’il se met en scène – à l’étable, à la fromagerie – pour satisfaire la curiosité des touristes. Il surjoue même un peu, Ambroise, avec ses repas à la ferme, ses dégustations de fromage-maison et ses promenades à dos d’âne. De véritables représentations où le montagnard trouve, de son côté, lui aussi, une bonne opportunité pour aller à la rencontre de l’autre.

(Doucha Belgrave)