Dans la France ruinée de l’après-guerre, après la dissolution du COIC, le CNC est créé le 25 octobre 1946 avec pour mission de protéger la création cinématographique française. Les infrastructures sont rapidement mises à jour, mais comment repenser l’épineuse question du financement des films ? Ce deuxième volet se propose de retracer la naissance de la loi d’aide qui sauvera le cinéma français.

Afin de liquider sa dette, la France accepte les conditions du secrétaire d’Etat américain, James F. Byrnes : les salles ne doivent diffuser des films français que quatre semaines seulement par trimestre. De nombreux films français ne trouvent plus le chemin des salles. Les accords Blum-Byrnes (mai 1946) provoquent une forte mobilisation qui unit patronat et salariés. La grande manifestation du 4 janvier 1948 et le succès des films français dans les festivals obligent le gouvernement à renégocier ces accords, à baisser son prélèvement sur les billets de 12 à 3,5 %, puis à voter une loi d’aide sélective (d’un milliard de francs). En 1951, le cinéma français reprend la première place devant le cinéma américain. Mais le rôle prépondérant du CNC, dirigé par Michel Fourré-Cormeray, déplaît au Syndicat des Producteurs : un organisme unique s’occupant de la production, de l’exploitation, de la distribution et des industries techniques ne risque-t-il pas de devenir trop puissant ?

(Martin Drouot)