"Avis : les spectateurs qui ne sont pas initiés à l'art de Jean-Christophe Averty auront avantage à reconstruire ce film à leur façon, en évitant cependant de se décerveler." Nous partageons des instants de la vie quotidienne du réalisateur, lors de tournages ou de directs. Ses réflexions sur ses pratiques télévisuelles et sa carrière sont interrompues par des fragments de la "matière" Averty et des commentaires "à la manière de".

Pionnier de la télévision de création, érudit en matière de musique et de spectacle, collectionneur, rat de bibliothèque, Jean-Christophe Averty (1928-2017) habite dans un "bunker", entouré de ses trésors. Il passe sa vie dans les studios d'enregistrement et s'échappe parfois à Juan-les-Pins pour un direct du festival de jazz. Il mène depuis toujours un travail d'investigation électronique basé sur l'incrustation : "Je cherche à faire en sorte que lorsqu'on voit une image, on se dise : tiens, c'est du Averty !" Ses réalisations coûtent trop cher pour un faible audimat, prétendent les responsables de chaînes. Pour Averty, l'audimat est une dictature, un mépris du public et du plaisir, et la recherche prend beaucoup de temps. Pour ses créations télévisuelles ou radiophoniques, il garde toujours un oeil fixé sur l'avenir afin de mieux scruter le passé.

(Nathalie Magnan)