Cathy, Rachel, Laurie, Samy et Nora sont partis en Syrie rejoindre l'Etat Islamique, endoctrinés via les réseaux sociaux. Ils étaient mineurs, d’origine sociale et d'obédience religieuse différentes. Des associations et le Centre de prévention des dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI) se mobilisent aux côtés de ces adolescents et de leurs familles, en décryptant la psychologie des victimes et les processus de propagande.

"Ils vont essayer de remplacer son identité par l’identité du groupe. C’est le groupe qui va penser à sa place et qui va le définir" décrypte Dounia Bouzar du CPDSI. Les recruteurs de l’Etat Islamique agissent sur le principe de n'importe quelle secte. Ils profitent de la fragilité de leurs victimes, les coupent de leur environnement social et familial. Nora, 15 ans, pensait agir dans l’humanitaire, aider les populations syriennes. "C’est son cœur qui l’a trahi" tente de résumer son frère. Repérés sur les réseaux sociaux puis "travaillés" mentalement au cours de nombreux appels téléphoniques, ces jeunes se jettent dans l'inconnu : "Ils n’avaient pas le sentiment d’être utiles et reconnus dans la société." Ne pas perdre de vue qu'il s'agit "de groupes politiques", précise Arnaud Quesnay. "Pour moi, j’étais dans la vérité. Le sentiment qui m’animait c’était la haine" témoigne Cathy. Vigilance des familles, actions de l’État, dialogue interreligieux : le combat contre l’EI sera collectif.

(Romain Hecquet)