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Résumé
Marcelo Novais Teles quitte le Brésil au début des années 1980 pour s’installer à Paris, laissant derrière lui ses douze frères, une petite fille et un pays soumis à la dictature. Passionné de théâtre et de cinéma, il se lie d’amitié avec le jeune Mathieu Amalric, dont il deviendra le scénariste. Ce film retrace sa vie d’exilé à partir de vidéos-souvenirs et de fictions tournées au fil des années.
Il y a quelque chose de proustien dans L’Exilé : la volonté de saisir, contre le temps qui passe, une image de soi. Comme chez Proust, la recherche obstinée de cette image se métamorphose en œuvre. Mais ici pas besoin de madeleine, pas de souvenir enfoui ressurgi du passé. Tout ou presque a été enregistré par la caméra. Et si cet autoportrait semble appartenir au genre du journal filmé, il a la particularité de flirter sans cesse avec la mise en scène. Le personnage qui se dessine et semble s’affiner sur une vingtaine d’années, qui s’affronte à la perte des illusions et à la solitude, appartient-il à la réalité ou à la fiction ? Marcelo veut devenir réalisateur sans y parvenir vraiment, il prend soin de ses amis, puis des enfants de ses amis, écrit des cartes postales où s’exprime en un éclair sa philosophie de l’existence. Le film donne à sentir avec le temps qui passe les enjeux et les ambiguïtés de sa vie. Une vie passée une caméra à la main, passée un peu déjà du côté du cinéma.
(Sylvain Maestraggi)
Descriptif technique
- Production
- Film(s), Armazem du Film
- Réalisation
- Marcelo Novais Teles
- Sujet
- Mathieu Amalric
- Année
- 2017
- Durée
- 91'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
Brésilien venu passer trois mois à Paris en 1981, Marcelo Novais Teles finalement s’y installe définitivement. Il filme en permanence son entourage. En revisitant des années d’archives personnelles, il livre dans L’Exilé, un journal intime filmé. Le film est le résultat de ces images-là, de son existence dans le Paris des années 80 quand Mathieu Amalric, son ami de toujours, n’était pas l’acteur connu d’aujourd’hui. Dans ce film hybride, le réalisateur opère un montage touchant de ces séquences de jeunesse où il apparaît à la fois en décalage avec les autres, l’exilé, mais pleinement avec ceux-ci. Le résultat est parfois confus, on voyage mais l’on ne sait pas bien vers où ni pourquoi. Confus comme la vie d’un homme et ses tergiversations. Cela rend compte d’une vie intense en émotions où le parcours n’est pas toujours celui que l’on espérait mais peu importe puisque l’on vit. « La vie est semée de ces miracles que peuvent espérer les personnes qui aiment » disait Proust. On ne peut nier que la vie de Marcelo Novais Teles, telle qu’elle nous est donnée à voir dans ce film, est bien celle décrite par l’auteur.
(Caroline Fisbach, BNF - Bibliothèque Nationale de France, Paris)