Antonio Zuleta, un modeste père de famille de la province de Salta (au nord de l’Argentine), a voué sa vie à démontrer l’existence des OVNIS. Il les a vus et même filmés dans ses montagnes avec son caméscope. Il a communiqué en morse avec des extra-terrestres. Sa quête obsessionnelle de preuves, d’abord traitée sur le mode documentaire avec un brin d’humour, se conclut sur une fiction tournée dans un paysage minéral d’une beauté fantastique.

La foi ne se donne pas aisément à voir. Le film accompagne ce sexagénaire avide de transcendance à travers des aventures de plus en plus merveilleuses. Veuf soucieux de préparer sa suite, Antonio enseigne avec tendresse à son fils de 10 ans comment filmer les apparitions nocturnes des OVNIS aux environs de la maison. Sur les écrans domestiques, les vidéos ufologiques du père côtoient les télénovelas dont la fille aînée est friande. A chacun ses images, à chacun sa fiction. Première aventure: Antonio se rend avec ses enfants dans la lointaine capitale pour consulter un éminent ufologue. Ses vidéos hélas ne convainquent pas. La seconde aventure s’élève vers le sublime : en quête de preuves tangibles, notre Don Quichotte explore les sommets des Andes accompagné d’un Sancho Panza bardé d’outils technologiques. Les deux compères se séparent entre ciel et terre sur une musique de Jorge Arriagada qui invite à explorer l’infini. Puis, comme le héros de Cervantes, Antonio met sa vie en jeu dans un périple souterrain qui ouvre sur le merveilleux. Le réalisateur Daniel Rosenfeld revendique un « documentaire de science-fiction ». .

(Anne Brunswic)