Au Burundi, umubugangoma désigne l'arbre qui, selon les ancêtres, donne le meilleur son aux tambours. Son abattage constitue un véritable rituel, accompli chaque année. Avec une fraîcheur et une spontanéité préservées, le film montre les différentes étapes qui ponctuent la fabrication de l'instrument joué par les tambourinaires du Burundi, devenus célèbres dans le monde entier.

Dans la verdure de la brousse, défilent une vingtaine de percussionnistes, leur instrument maintenu sur la tête avec un équilibre étonnant. Un lien mystique unit la population aux tambours, symboles de l'unité du royaume. L'abattage de l'arbre susceptible de fournir de nouveaux instruments est l'occasion d'une procession animée de chants et de danses. Une vache est dépecée : seule sa peau est utilisable. "Celle d'un taureau ne résonne pas." Avec les nerfs du pied de l'animal, on confectionne les cordes de la cithare. Les enfants, qui ne sont pas autorisés à toucher les vrais tambours - considérés comme sacrés -, élaborent de petits tam-tams avec des racines et des feuilles de bananier. Ils apprennent à battre en observant les adultes qu'ils imitent fièrement, leur percussion sur la tête.

(Fara C.)