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A peine ombre

2012, documentaire, 86 min, couleur

Réalisation : Nazim Djemaï

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A la clinique de La Borde (Loir-et-Cher), toujours dirigée par son fondateur Jean Oury, vit une communauté très ouverte formée de soignants et de patients.

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Résumé

A la clinique de La Borde (Loir-et-Cher), toujours dirigée par son fondateur Jean Oury, vit une communauté très ouverte formée de soignants et de patients. Chacun entretient un rapport particulier avec ce lieu pionnier de la psychiatrie institutionnelle et chacun a quelque chose à dire sur la folie. Dans une belle égalité, le film fait ainsi entendre des réflexions, des récits, des cris du cœur, des soupirs de douleur et même des silences.

Nazim Djemaï, artiste plasticien et réalisateur de plusieurs documentaires, a tourné pendant qu’il était lui-même en traitement à la clinique de La Borde. Filmée en plan fixe, chaque intervention se déroule dans un décor choisi par la personne qui parle : le château, la bibliothèque, le parc, la serre, le jardin, le réfectoire, l’infirmerie ou une chambre. A travers cette polyphonie de paroles et cette mosaïque de lieux se dessine un portrait sensible de la clinique fondée en 1953 dans un mouvement qui révolutionna la psychiatrie asilaire. Le docteur Oury compare le contact du thérapeute avec le patient au toucher d’un grand pianiste dans le rubato, une subtile variation de rythme et d’intensité. Tout est aussi affaire de rythme dans ce film où chacun joue sa partition décalée, car chacun, comme le dit une autre intervenante, a "un petit vélo dans la tête". Le château qui, par un matin d’hiver, surgit dans une brume bleue, semble lui-même habité par une intense rêverie.

(Eva Ségal)

Descriptif technique

Production
N. Djemaï
Réalisation
Nazim Djemaï
Sujet
Jean Oury
Année
2012
Durée
86'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

La démarche de Nazim Djemaï apparaît clairement : nous montrer les êtres et les lieux qui font la clinique de La Borde en collant le plus possible à l’esprit de la démarche thérapeutique qui la caractérise : ne pas établir de frontière autoritaire entre le normal et l’anormal. Le film est déroutant, mais parfaitement pensé. Au bout du compte, il faut dépasser notre premier désir de compréhension et s’attacher à voir les corps et à entendre les paroles dans ce qu’ils peuvent nous faire sentir de souffrance ou de désarroi.

 

(Joël Gourgues, Médiathèque Pierre et Marie Curie de Nanterre)