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Gueule du loup (La)

2015, documentaire, 80 min, couleur

Réalisation : Jérôme Ségur

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Depuis 20 ans, le loup est de retour dans les Alpes et il est protégé par une convention européenne.

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Résumé

Depuis 20 ans, le loup est de retour dans les Alpes et il est protégé par une convention européenne. Jérôme Ségur va à la rencontre de ses partisans et de ses opposants. Est-il une menace réelle pour la communauté et l'avenir des bergers ? D’un symposium sur la création d’un parc à loups par les écologistes, au procès de Didier, berger jugé pour l’agression d’un pro-loup, le film donne à entendre des points de vue a priori inconciliables.

Dans le Mercantour, le couple Jean-Loup et Vivianne illustre bien le dilemme. Pour avoir vu plusieurs fois son cheptel attaqué, il garde son troupeau fusil à l’épaule ; elle aime les loups et honnit les chasseurs. Ils laissent leur fille courir derrière les brebis quand certains autres bergers craignent que le prédateur ne s’en prenne aux humains. Pour la plupart, le loup sert de bouc-émissaire, comme dans les contes. Il est l’inquiétante figure de l’Autre, clandestin, dangereux et voleur. Il cristallise les fantasmes dans les deux camps. Manoël, président de l’association Alliance avec les loups en Haute-Loire, arpente la campagne avec appeau et crotte de loup en pendentif. Lui aussi s’est armé... mais pour se protéger des bergers ! Ceux-ci, à bout de nerfs, ont choisi la solidarité pour peser dans le débat, forcés de constater que la raison du plus fort est toujours la meilleure face aux pouvoirs publics. Mais pour beaucoup le cœur n’y est plus et ils rêvent d’une autre vie.

(Charlotte Ferchaud)

Descriptif technique

Production
ZED, Anaphi Studio
Réalisation
Jérôme Ségur
Année
2015
Durée
80'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

Si le film ne prétend pas apporter une quelconque solution, ou donner un avis sur les positions irréconciliables des uns et des autres quant à une possible coexistence pacifique, Jérôme Ségur suit à la trace ses personnages, leur donne une large parole et par une habile mise en scène dresse au final de véritables portraits de chacun dans leur quotidien, dépeint des modes de vie, entre rude ruralité et modernité. Il est en cela bien servi par des personnages "hauts en couleur", attachants et parfois un peu "angoissants", qui donnent au film une sorte de regard sur la complexité de la nature humaine, entre rationalité et irrationalité. A travers la figure du loup, animal sauvage et mythique, objet de tant de controverses et de fantasmes, c’est un portrait en creux de l’humain qui se dessine, entre raison, failles, et une certaine folie parfois à l’œuvre.

(Jean-Marc Lhommeau, Médiathèque du Plessis-Trévise)