D'Alexandrie à Paris, Georges Moustaki (1934-2013) ouvre le livre d'images de son enfance méditerranéenne et de ses amitiés musicales : Edith Piaf, Serge Reggiani, Henri Salvador, Paco Ibanez, Barbara... Des images d'archives de mai 68, de la Grèce des Colonels et de la Révolution des Oeillets illustrent ses paroles (commentaires en off de Moustaki lui-même) et ses engagements qui se radicalisent après son interdiction de se produire en Espagne.

L'écrivain brésilien Jorge Amado, qui a fait de Georges Moustaki un personnage de son roman Yansan des orages (1988), vante son sentiment de liberté et son sens de la fraternité. Le Brésil est d'ailleurs pour ce "voyageur du temps et de l'espace" un des pays qui a réussit "la plus belle synthèse que l'on puisse rêver entre les musiques africaines, portugaises, indiennes et européennes". Ses habitants ont avec elle une intimité et une exigence très rare. La chanson reste pour cet "Africain des bords de la Méditerranée", tel qu'il se nomme lui-même, un art de l'émotion. "Elle peut seule créer une chanson ; il n'y a pas assez de place pour autre chose, dit-il, et l'amour en est la source chaque fois renouvelée."

(Marie-Christine Balcon)