Gamin de Châteauroux, Henri-François Imbert avait une affection particulière pour cet ami de son père, Africain "au nez immense et aplati", qui prétendait avoir tué un lion à la chasse. Vingt ans après le départ de cet homme pour l’Algérie, puis sa surprenante et mystérieuse disparition, le réalisateur part à sa recherche et à la découverte de l’Afrique.

A Bamako, c’est la saison des pluies, omniprésentes. Est-ce que Doulaye vit encore ? Muni de quelques éléments biographiques, le narrateur s’engage dans un véritable jeu de piste. Chacun de ses interlocuteurs s’interroge, spécule, contredit l'autre, et, au final, témoigne d’une culture ; l’histoire politique du Mali se confond avec l’enquête. C’était un opposant politique. A-t-il été détenu ou condamné à mort pendant la dictature ? De village lointain en cousin éloigné, Doulaye est enfin retrouvé, entouré de ses nombreux jeunes enfants. Pourquoi avoir pris le risque de revenir en 1976 ? Pour respecter la promesse faite à son père de le revoir avant sa mort. Un jour, à la chasse, il avoue : il n’a jamais tué de lion, juste rencontré une panthère ; mais le hurlement de Doulaye lui a fait si peur que, désormais, aucune autre ne rôde autour du village !

(Marie Dunglas)