La Lorraine compte encore aujourd'hui une importante population d’origine italienne issue des vagues d’immigration qui, à partir de la fin du XIX^e siècle, ont fourni une main d’œuvre abondante à l’industrie sidérurgique locale. Rémy Batteault ausculte ce cas d’intégration réussie en prenant pour guide la jeune génération, celle de Sébastien, Célia ou Emilie, qui nous racontent ce que signifie pour eux d'être Italorrain.

Français de nationalité, les jeunes gens à qui le film donne la parole ont pourtant en commun un refus de rompre avec leurs racines, comme ont pu le faire jadis certains de leurs parents ou grands-parents pour mieux se fondre dans une société française encore méfiante vis à vis des Ritals. Préparant un Esabac (bac mi français mi italien) et entretenant des relations suivies avec des correspondants en Italie, ils cultivent de manière apaisée mais engagée leur double culture. Ainsi, Sébastien supporte l’AS Rome et observe de près la politique d’un pays dont il parle parfaitement la langue, rêvant même de pouvoir un jour voter aux élections italiennes. Mais il n’envisage pas un instant de quitter la Lorraine, où il espère devenir professeur... d’italien. Dans une France où l’immigration est plus que jamais au centre des débats, les témoignages de ces Italorrains dessinent l’image d’une intégration heureuse et réussie.

(Damien Travade)