En 1972, en Ardèche, le couple Unal souhaite construire une maison au milieu des chênes et des rochers.  Ils font appel à Claude Häusermann-Costy, séduits par le mode de vie alternatif des "maisons bulles" qu’elle réalise avec Pascal Haüsermann depuis la fin des années 1960. Cette collaboration atypique, qui va s’apparenter à un cours par correspondance, va permettre aux Unal de modeler chaque recoin de leur maison selon leurs intentions.

Complètement intégrée dans le site naturel, la maison ne présente ni plan, ni angle droit. Comme déposée sur les rochers, elle se compose d’une série de bulles reliées les unes aux autres. Toute la structure est faite de béton appliqué à la main sur un grillage soutenu par un treillis de fer, fiché directement dans la roche pour éviter les fondations. La sphère permet de réduire la surface de l’enveloppe mais aussi son épaisseur : avec l’isolant thermique en polyuréthane et l’enduit blanc, les murs ne font pas plus de 12 centimètres d’épaisseur. La maison Unal est véritablement pensée de l’intérieur : un espace de vie ouvert où l’on passe d’une pièce à l’autre dans un mouvement continu. Il n’y a que cinq portes, là où elles s’avéraient vraiment nécessaires. Les fenêtres sont des hublots de toutes tailles ou des skydômes à travers lesquels la lumière apporte de constantes variations. Pas de meubles mais plutôt des niches, des tablettes, des paliers, adaptés aux différents besoins : se déplacer, s’asseoir, manger, dormir. Les Unal ont mis plus de trente ans pour achever leur habitat "organique", en ajoutant ou modifiant des éléments au fil des années.

(Achille Racine)