Jean-Paul Fargier et Gérald Arnaud explorent l'art du pianiste de jazz Martial Solal par le biais d'extraits de concerts et d'archives témoignant d'une carrière commencée dans les années 1950, et les explications de notions de "technique" et de "virtuosité". Géant du jazz européen, le musicien est avant tout préoccupé par la beauté du son et la recherche de l'équilibre entre écriture savante et improvisation libre.

Né à Alger en 1927, Martial Solal s'initie au jazz avec Lucky Starway, le meilleur saxophoniste de l'Algérie coloniale. Au Club Saint-Germain à Paris, l'antre de Boris Vian dans les années 1950, il accompagne les solistes de passage : Stan Getz, Coleman Hawkins, Dizzy Gillespie. Il enregistre avec Kenny Clarke, Django Reinhardt, Sydney Bechet, signe des musiques de films, dont A bout de souffle de Jean-Luc Godard. Son talent d'improvisateur enrichi par l'héritage classique triomphe au Festival de Newport à New York en 1963. Pour André Hodeir, fondateur de la critique de jazz, il est avec Django Reinhardt le seul musicien européen à pouvoir se mesurer aux artistes américains. Des archives évoquent ses formations des années 1960, en trio piano-basse-batterie, et 1970, en quartet avec deux contrebasses. Le voici aujourdhui avec les saxes Michel Portal ou Lee Konitz, sa fille la chanteuse Claudia Solal, le violoniste Stéphane Grappelli ou le trompettiste Eric Le Lann, pilier de son big band.

(Anaïs Prosaïc)