Premier film de Farid Bentoumi, Good Luck Algeria raconte l’histoire de Sam (Sami Bouajila) Grenoblois qui, pour sauver son entreprise de ski au bord de la faillite, doit gagner sa place aux Jeux Olympiques d’hiver en concourant pour l’Algérie, pays de son père. Ce sera pour lui l’occasion de retrouver ses racines. Le réalisateur s’inspire ici de l’histoire vraie de son frère, Maurice Bentoumi, qui s’est qualifié aux J.O. de Turin en 2006.

Sam, trop âgé et rouillé pour être champion olympique, se heurte à l’incompréhension de sa famille mais aussi aux méandres d’une administration algérienne peu efficace : en bon héros, il doit affronter les obstacles pour aller au bout de sa quête. Mais derrière le classicisme de sa structure, le film se révèle avant tout comme une histoire d’identité et d’héritage. En effet, Sam n’a jamais appris l’arabe et connaît mal sa famille paternelle – plus mal même que sa propre mère, interprétée par Hélène Vincent. Sans violence ni conflit artificiel, le récit dérive quand Sam débarque en Algérie, et la mise en scène se libère : les couleurs chaudes des champs d’oliviers contrastent avec la blancheur des pistes alpines. Plus le fils s’attache à la terre du père, plus celui-ci y renonce, soutenant Sam dans sa folle ambition. Le film débute et s’achève par une scène avec des enfants, comme pour mieux souligner le fil d’une transmission, qui un temps interrompu, finit par se retisser.

(Martin Drouot)