Jean Nouvel commente les concepts qui sous-tendent son œuvre et évoque les références contemporaines dont il se sent proche. Selon lui, l’avenir de l’architecture n’est pas architectural : les nouveaux modèles se trouvent ailleurs. Selon le principe de l'émission La Revue, les interventions de cinq créateurs, mêlées au fil de ses propos, apportent un éclairage vivant sur les formes d’échange qu'il développe entre l’art et l’architecture.

Jeune étudiant, il voulait être artiste : Jean Nouvel n’en assume pas moins les contraintes du métier d’architecte et dessine toujours pour construire. "Donner du sens", enrichir un contexte par la modification d’un bâtiment (Opéra de Lyon) ou d’un site (Institut du monde arabe), sont pour lui des actes culturels. Son architecture se libère du rapport conventionnel forme-fonction. Ainsi, jouer avec le verre est une façon de suggérer le désir, la surprise ou la fragilité (Fondation Cartier). S’intéressant à la dématérialisation et à la lumière, mais limité par l’état du savoir scientifique, Nouvel introduit l’incertitude entre réel et virtuel (la Tour sans fins). Alain Fleischer complète ce portrait en introduisant des séquences relatives à des artistes dont la sensibilité est en affinité avec celle de l'architecte : Pipilotti Rist, artiste vidéo, Thomas Hirschhorn, plasticien, Anne Teresa De Keersmaeker, chorégraphe, Ron Arad, designer, et Bernard Voïta, photographe.

(Aude Mathé)