Liberté, égalité, fraternité donne la parole à des femmes qui ont choisi de miser sur la culture comme facteur essentiel d'intégration. Chef d'orchestre, comédienne, exploitante de cinéma ou psychiatre, pour la plupart d'origine étrangère, toutes évoquent l'importance qu'a eu l'apprentissage artistique et culturel dans leur propre parcours et témoignent de leur engagement actuel auprès de la jeunesse issue de l'immigration.

"Rendre ce que j'ai reçu", c'est ainsi que la comédienne Souad Amidou explique son choix d'animer des cours de théâtre pour enfants à Paris, se souvenant que le théâtre l'avait elle-même "sauvée" de l'exclusion des années auparavant. Pour elle, comme pour la chef d'orchestre Zahia Ziouani (directrice de l'école de musique de Stains) ou l'exploitante de cinéma Zoé Barboff (ex-directrice du Trianon, à Romainville), mettre en avant la formation culturelle des enfants d'immigrés est une véritable nécessité : c'est pour eux une chance d'accéder à la fois à la culture française et à leur culture d'origine, mais aussi l'occasion d'avoir un espace où exprimer et accepter leur propre singularité. Ces femmes de conviction que Jacqueline Gozland rencontre constatent toutes que ces jeunes n'entrent pas dans la vie avec les mêmes chances que les autres. Mais elles veulent aussi croire que, "lorsqu'on se donne un peu de souci pour eux, on peut transformer leur destin" (Marie-Rose Moro, psychiatre).

(Damien Travade)