À Montreuil, sorte de "Brooklyn parisien", Claude Lévêque (né en 1953) vit dans le milieu qu'il aime. L'interview de l'artiste, chez lui ou à Brest, lors de la préparation de l'exposition au Centre d'art La Passerelle pendant l'hiver 2000-2001 (Ici a commencé l'épanchement du songe) ponctue des images d'archives réalisées par Claude Lévêque et Nicolas Thély.

Dans la mouvance de l'art corporel, ses premières pièces étaient composées de photographies où l'artiste s'était approprié des lieux et mobiliers d'enfance (La Nuit, 1984). Il s'est ensuite penché sur le mobilier de collectivité, de bureau ou de lycée, en travaillant "autour de l'objet". Ses interventions dans des lieux publics ou privés créent des parcours visuels liés au quotidien et à une analyse de l'espace. Sans titre (FRAC Pays de Loire, 1992) à base de néons, Sans titre (Musée Guggenheim, 1998) et ses plaques d'inox froissées, Caos Verde, (Café 9, St-Étienne, 2000) avec ses jeux de lumière ou Claude, (Arc, Paris, 2000) avec ses déflagrations sonores, sont échafaudés pour provoquer des ruptures de perception. Dans l'exposition à Brest, les moyens utilisés (équipements, lumière, son) restent les mêmes : Le Meilleur des Mondes, monumentale sphère ajourée qui tourne sur elle-même, vient perturber un lieu où le public est partie prenante du dispositif.

(Christine Rheys)