Pierre Vial (né en 1928), comédien, metteur en scène et pédagogue se confie à Dominique Darzacq. Il évoque les jalons de son parcours et décline, à travers ses rencontres, ses aspirations et ses voyages, une certaine histoire du théâtre français. Retour, donc, sur un demi-siècle de théâtre, depuis l’enfance où une représentation de Knock par Jouvet sera décisive, jusqu'à l’âge mûr, où il se dit fier de conserver toujours une capacité d’étonnement.

Pendant la guerre, Pierre Vial, que ses parents destinent au métier de relieur, "entre en théâtre" lors de sa 5^e au lycée Henri IV. Après-guerre, il assiste à la naissance des centres dramatiques nationaux et à l’histoire en marche de la décentralisation culturelle. Fin des années 1950, l’arrivée du Berliner Ensemble de Brecht au Théâtre des Nations provoque une véritable révolution. "Un éblouissement complet" se souvient le stagiaire comédien de l'époque. Jean Vilar dirige alors le TNP, Jean-Louis Barrault, le théâtre Marigny. Vial travaille à la Comédie de l’Ouest, et se lie bientôt à Hubert Gignoux, puis à Jean Dasté qu’il remplacera à la Comédie de Saint-Étienne. Il suit Antoine Vitez, un "loup dans la bergerie", au fil de son aventure à Chaillot de 1981 à 1990, puis entre à la Comédie-Française. Dans ce long entretien, il raconte ce qui a marqué son parcours : son goût pour la formation et la transmission. Pierre Vial, un pédagogue qui n’a jamais cessé "d’apprendre en apprenant".

(Pierre Notte)