Vues de paysages et séquences musicales acoustiques : Françoise Degeorges et Christian Lorre sont partis en quête de l'âme des peuples des îles Maurice, Rodrigues et de la Réunion, là où la culture traditionnelle est l'expression de la résistance à sa répression, à l'esclavage, au colonialisme, à l'exploitation et à la misère sociale.

A la Réunion, de citations bibliques en interviews, il ressort que la culture des descendants d'esclaves s'illustre par la persistance des mystères initiatiques du "service-cabaret". La musique qui accompagne cette cérémonie de transe et de culte des ancêtres se distingue du maloya, le blues réunionnais, par son agressivité rythmique. Les autorités blanches et les propriétaires, soutenus par l'Eglise, se sont toujours opposés à l'expression du maloya, musique des prolétaires noirs de l'île. Sur l'île Maurice, Fanfan, vieux chanteur de séga, s'accompagne d'un tambour ravanne. La visite de la maison d'une famille pauvre est suivie d'un long blues poignant.

(Anaïs Prosaïc)