Si le film ouvre sur la fête annuelle des bateliers sur le canal latéral de l'Oise à Longueil-Annel, carrefour incontournable de voies navigables entre la région parisienne et le Nord, le métier est bel et bien en voie de disparition - il en reste environ 600 aujourd'hui. Que font ces mariniers une fois à la retraite ? Quelle est la relève ? Témoignages, avec de nombreux films de famille.

Les enfants, toujours attachés à une cordelette pour la sécurité sinon "en pension" pour aller à l'école, les baignades, les paysages de Belgique ou des Pays-Bas... Daniel, 89 ans, batelier de 1944 à 1980, évoque les joyeux souvenirs et la liberté de planifier son travail, en regardant ses films Super 8. Comme lui, les anciens se souviennent de la trentaine de cafés à Longueil-Annel, de la solidarité, du travail en abondance - "80 % des habitants avaient une attache avec la batellerie". Et une fois à la retraite, "la maison qui ne bouge plus" et les nuits à s'imaginer encore sur un bateau. Depuis les années 1960, ce moyen de transport des marchandises a progressivement été délaissé. Jean-Claude, jeune marinier, s'accroche malgré les difficultés à son métier. Fier de porter l’étendard de la batellerie comme l’ont fait ses parents et grands-parents, celui qui se fait appeler "le Marseillais" nous embarque avec femme et enfant sur sa péniche, mais les problèmes financiers sont durs à surmonter.

(Mélanie Simon-Franza)