La mort de son fils Imad, militaire assassiné par le terroriste Mohammed Merah en 2012, a précipité Latifa Ibn Ziaten dans une riposte civique. Persuadée que la haine naît de l’ignorance, elle s’est donnée comme mission de sillonner la France à la rencontre des jeunes pour lutter contre la radicalisation et l’amalgame. Des établissements scolaires à l’Élysée, jusqu’à Pékin et en Palestine, groupe par groupe, élève par élève, Latifa ne laissera pas le destin de son fils se reproduire.

"Je vous admire parce que je trouve que vous avez du courage. S’il y avait plus de gens comme vous, on en serait pas là aujourd’hui" déclame une lycéenne d’Epinay-sur-Seine. Parcourant la France urbaine et rurale, Latifa fait face à des questions tantôt naïves, tantôt virulentes, mais y répond toujours avec la même bienveillance. Comme prise dans l’urgence d’une mission bien trop grande à accomplir, la mère endeuillée n’en est pas moins à l’écoute de chaque personne rencontrée. "Imad a laissé un vide totale et il faut que je le remplisse. Et le remplir c’est aller aider l’autre" explique-t-elle. Entourée par ses enfants admiratifs du parcours de leur mère, elle a créé l’association Imad pour la jeunesse et la paix. "J’ai perdu mon frère mais j’ai aussi perdu une partie de ma mère, on la voit très peu" confie sa fille Ikram. Parsemé d’images du Maroc, où Imad est enterré et où Latifa retourne dès qu’elle peut, le film l’accompagne jusqu’en Israël où elle tentera de faire voyager enfants palestiniens et israéliens ensemble vers Paris.

(Romain Hecquet)