Pour Pierre Buraglio, l'assemblage est le mot-clé de son oeuvre. Nous suivons cet artiste proche du mouvement Supports-Surfaces dans les années 1970, dans les lieux parisiens où il est intervenu (Cité de la Musique, chapelle de l'église Saint-Germain-des-Prés, mur-pignon couvert de carreaux bleu-Gitane), à l'écoute de son commentaire sur les multiples formes de son travail.

A la fin des années 1960, Buraglio (né en 1939) abandonne provisoirement la création car son engagement dans l'abstraction l'empêche de participer aux expositions militantes de ses amis Arroyo, Cueco et Aillaud qui utilisent l'art figuratif comme instrument politique. Il travaille alors dans une imprimerie. Aujourd'hui, sa production est jalonnée de pratiques liées à cette activité : les Macules inspirées des impressions mises au rebut car trop ou pas assez saturées ; le cadre de Avec Boudin récupéré d'une sérigraphie ; les Petites Annonces biffées, caviardées... Son travail sur le cadre et la surface l'incite à utiliser de vieilles fenêtres pour jouer sur les notions de transparence/opacité/reflet. Il recourt aussi au fusain pour des nus et à la peinture au pochoir.

(Catherine Hamery)