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9 Evenings : Theatre & Engineering - Yvonne Rainer, Carriage Discreteness

2008, documentaire, 38 min, couleur

Réalisation : Barbro Schultz Lundestam

Vidéos

C’est à la complicité entre le plasticien Robert Rauschenberg et Billy Klüver, ingénieur de la compagnie de téléphone Bell, que l’on doit 9 Evenings : Theatre & Engineering, un ensemble de performances présentées dans le grand bâtiment de l’Arsenal du 69e Régiment de New York, en octobre 1966. Le concept était simple : permettre à une dizaine d’artistes de réaliser la performance de leur rêve, grâce à la technologie des laboratoires Bell. Nées des expérimentations des membres de la compagnie de Merce Cunningham et du Judson Dance Theatre, les 9 Evenings marquent une étape décisive dans l’évolution des rapports entre l’art et la technologie. Soir après soir, projecteurs, caméras vidéo, transistors, amplificateurs, électrodes et oscilloscopes firent leur entrée sur scène au service de visions ambitieuses, futuristes, iconoclastes et poétiques – qui toutes furent filmées en noir et blanc et en couleur. Lorsque ces films furent retrouvés en 1995, Billy Klüver décida, en collaboration avec Julie Martin et la réalisatrice Barbro Schultz Lundestam, de produire une série de documentaires restituant ce qui s’était produit sur le plateau et lors de la préparation des performances. Ainsi le matériau original fut-il complété par des entretiens avec les protagonistes de chaque performance (artistes et ingénieurs) et quelques invités prestigieux. Les 9 Evenings allaient pouvoir retrouver leur place dans l’histoire de l’art.

Images

Résumé

Présentée les 15 et 21 octobre 1966, Carriage Discreteness est une performance chorégraphique d’Yvonne Rainer, qui juxtapose différents éléments livrés à l’interprétation du public : le déplacement d’objets et de personnes au niveau du plateau, la gravitation de mobiles dans les hauteurs, une conversation à propos d’un film et des projections sur écran.

Cette ambitieuse performance combine l’intérêt grandissant de la danseuse Yvonne Rainer pour le cinéma et les recherches du Judson Dance Theater sur les gestes issus du quotidien. Deux plans semblent s’opposer selon un réseau complexe de correspondances et significations. Un plan profane : celui du plateau où un groupe de danseurs déplace des plaques et des poutres (sculptures empruntées à Carl Andre) à la manière d’ouvriers ou de déménageurs. En fond sonore, la conversation d’un homme et d’une femme à propos d’un film de Bertolucci. Et un plan céleste : celui d’objets circulant sous la voûte de l’Arsenal, une tige et une sphère, tels des satellites ou des divinités abstraites. Parmi eux, Steve Paxton, ange acrobate propulsé du balcon, fend l’espace sur une balançoire jusqu’à s’immobiliser progressivement au-dessus du plateau. Une référence au cirque que l’on retrouve dans l’extrait d’un film de W.C. Fields, auquel succède une séquence tirée d’un mélodrame avec James Cagney.

(Sylvain Maestraggi)

Descriptif technique

Production
EAT, B. Schultz Lundestam, Billy Klüver & Julie Martin
Participation
Daniel Langlois Foundation for Art, Science and Technology, Robert Rauschenberg Foundation, ministère de la Culture et de la Communication (CNAP)
Sujet
Steve Paxton, Carl Andre, Yvonne Rainer
Réalisation
Barbro Schultz Lundestam
Année
2008
Durée
38'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne