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Premier opus d'un triptyque de quasiment dix heures – dont le tournage entre 2014 et 2019 a réuni deux mille six cent heures de rushes –, Jeunesse (Printemps) nous immerge en cinéma direct dans le quotidien d'ouvrières et d'ouvriers du textile. L'on découvre ces jeunes originaires de régions rurales et qui se retrouvent pour travailler à Zhili, quartier d'Huzhou, ville sise dans la région de Shanghai. Au fil d'une saison dans les ateliers de confection spécialisés dans les vêtements d'enfants, le film donne à voir les attentes, espoirs et élans amoureux d'une jeunesse précaire et exploitée.
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Résumé
Premier opus d'un triptyque de quasiment dix heures – dont le tournage entre 2014 et 2019 a réuni deux mille six cent heures de rushes –, Jeunesse (Printemps) nous immerge en cinéma direct dans le quotidien d'ouvrières et d'ouvriers du textile. L'on découvre ces jeunes originaires de régions rurales et qui se retrouvent pour travailler à Zhili, quartier d'Huzhou, ville sise dans la région de Shanghai. Au fil d'une saison dans les ateliers de confection spécialisés dans les vêtements d'enfants, le film donne à voir les attentes, espoirs et élans amoureux d'une jeunesse précaire et exploitée.
Dans les ateliers, les coursives et les dortoirs situés à l'étage des immeubles où elles et ils travaillent, Wang Bing suit au plus près cette jeunesse en prise avec ses sentiments. À l'inverse de leur patron qualifié uniquement par sa fonction, ces petites mains menacées en permanence de licenciement sont ici nommées, visibilisées, considérées. Au gré du bruit des machines ; du son des musiques écoutées, qu'il s'agisse de mélodies romantiques ou de techno ; les gestes se répètent avec dextérité. Mais au-delà des cadences de production infernales avec les quotas à tenir, des négociations âpres pour le salaire et du retour dans la famille à la fin de chaque saison, le terme « printemps » renvoie ici aux amours et aux jeux de séduction qui parsèment le quotidien. Si l'emprise parentale et la normativité des conventions sont palpables, elle n'empêchent pas l'intensité des déclarations, la légèreté des marivaudages, les hypothèses de vies de couples et les étreintes camouflées en chicaneries.
(Caroline Châtelet)
Descriptif technique
- Production
- Gladys Glover Films
- Participation
- House on Fire, CS Productions, BCAF, Volya Films, Les Films Fauves, Le Fresnoy, Eastern-Lion Pictures and Culture Media Co. Ltd, Région Île-de-France, CNAP, FIDLab
- Réalisation
- Wang Bing
- Année
- 2023
- Durée
- 215'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par 
Dans ce premier volet d’une trilogie de 9h30, Wang Bing met en lumière le monde de la confection textile en Chine et dresse le portrait de la jeunesse chinoise contemporaine. Il explore leur quotidien au travail, leur intimité et leurs relations amoureuses. Ils ont entre 16 et 28 ans, vivent reclus dans un environnement où ils dorment, travaillent et partagent leurs rêves d’avenir. Dans cet univers clos et répétitif, aux espaces exigus à l’allure carcérale, ils subissent le rythme infernal desmachines à coudre et de leur bruit assourdissant. Jour après jour, sans relâche et à une cadence infernale, ils assemblent des vêtements payés à la pièce. Construit dans la durée, Jeunesse a nécessité cinq ans de tournage au cours desquelsWang Bing a su se faire oublier. Grâce à cette immersion prolongée dans un monde aux conditions de vie insalubres, il offre un regard brut et saisissant sur la réalité de la société chinoise actuelle. Une véritable expérience pour le spectateur.
Marie-Hélène Tomas, Médiathèque intercommunale Gilbert Dalet

