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T'as pas une gueule à foie gras

2020, documentaire, 53 min, couleur

Réalisation : Nadia Bouferkas, Sidonie Hadoux

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Depuis la fermeture des mines de charbon et la délocalisation des ateliers de filature, Roubaix ploie sous le chômage et la pauvreté. Pour beaucoup de familles, il faut veiller à la moindre dépense. Dans les locaux de MELISSA, une épicerie solidaire intégralement tenue par des femmes bénévoles, des mères de famille viennent trouver des provisions à bas coût, mais aussi de l’entraide, du contact humain et la force de rire.

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Résumé

Depuis la fermeture des mines de charbon et la délocalisation des ateliers de filature, Roubaix ploie sous le chômage et la pauvreté. Pour beaucoup de familles, il faut veiller à la moindre dépense. Dans les locaux de MELISSA, une épicerie solidaire intégralement tenue par des femmes bénévoles, des mères de famille viennent trouver des provisions à bas coût, mais aussi de l’entraide, du contact humain et la force de rire.

Elles s’appellent Brigitte, Fatima, Louisa, Karima, Monique… et viennent chaque jour donner de leur temps à celles et ceux qui comme elles subissent les morsures de la pauvreté. Au sein de ce local, elles peuvent enfin conjurer l’humiliation de la précarité, que l’on tire à boulets rouges sur les oppresseurs : “Les patrons, tant qu’ils font du bénéfice avec toi… On a cinq litres de sang dans le corps. Ils t’en prennent déjà deux et demi.”, confie Louisa, ancienne travailleuse en filature qui amuse ses amies de tous ses bons mots. Louisa n’est pas plus tendre avec les assistantes sociales “qui s’immiscent dans ta vie” et dont il faut supporter les brimades et le mépris : puisqu’une employée d’un organisme social ne la trouve “pas assez cabossée”, on lui refuse l’accès au Fonds de solidarité pour le logement… À MELISSA, au contraire, l’entraide est comme une dignité retrouvée et la solidarité n’est pas conditionnée par des formulaires ou des quotients familiaux. Si l’aide concédée par l’Etat s’avère inquisitrice, on peut toujours compter sur une solidarité de classe, voire une solidarité de femmes où elles peuvent enfin déplorer les exigences insupportables que les hommes leur imposent. Dans ce local, à l’abri de la violence des conjoints, des émissaires de l’Etat et des patrons, on se confie, on s’écoute, on s’épaule et malgré tout, on arrive à se marrer.

(Noé Vidal-Giraud)

Descriptif technique

Production
TRIBU documentaires
Participation
DRAC Hauts de France, Pictanovo, Le Fresnoy - Studio national des Arts contemporains, Région Hauts-de-France, CGET (Commissariat général à l'égalité des territoires), Fondation Abbé Pierre
Réalisation
Nadia Bouferkas, Sidonie Hadoux
Année
2020
Durée
53'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

Roubaix, usines textiles fermées, chômage, quartier populaire. Dans ce quartier, il y a Melissa. C’est le nom donné à un lieu qui est bien plus qu’une épicerie solidaire. On y vend des meubles, on y fait des réparations, on s’improvise travailleuses sociales. ‘On’, ce sont des femmes, malmenées par la vie, par des maris violents parfois, ou par la maladie. Ce sont des femmes qui reproduisent devant la caméra les gestes d’un métier qu’elles n’ont plus, comme une chorégraphie apprise par les années. Les dialogues sont croustillants, les bons mots fusent. Elles se confient à la caméra ou à l’une d’entre elles. La solidarité est vraiment là. La musique aussi. Les commentaires et la reprise de Charles Aznavour par Fatima est savoureuse. C’est un documentaire qui filme l’humain, l’humaine plus particulièrement, et qui malgré le contexte difficile et sombre, nous laisse de l’espoir quant à une farouche volonté de s’aider et surtout, d’avancer. 

Erika Carton (Mary), Médiathèque de l'Orangerie (Vichy)