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Aguante (El) - Résistance, patience, persévérance

2015, documentaire, 51 min, couleur

Réalisation : Nina Dupeux, Emmanuel Briand

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D’Argentine en France, des salariés menacés de licenciement sont, par nécessité plus que par choix, devenus des coopérateurs. 

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Résumé

D’Argentine en France, des salariés menacés de licenciement sont, par nécessité plus que par choix, devenus des coopérateurs. Rien ne les y préparait. Tout était à inventer, à commencer par la solidarité indispensable pour résister aux forces conjuguées des propriétaires et de la police. Il leur a aussi fallu apprendre à se gouverner eux-mêmes, sans tricherie. Ils et elles témoignent de cette expérience qui a radicalement changé leur vie.

Face à la caméra, hommes et femmes racontent, parfois les larmes aux yeux, leur refus du licenciement : une question de survie. Lorsqu’en 2002 l’économie argentine s’effondre, quelques entreprises, petites ou moyennes, passent en autogestion. Le patronat et le gouvernement sont si discrédités que la voie semble libre. Un hôtel a été pris en main par ses anciens salariés, une petite chaîne de restaurants, une usine. Entre ces nouveaux rebelles, un réseau de solidarité s’est tissé. Des victoires ont été remportées, des défaites encaissées, mais pour ce cuisinier, cette lingère, ce métallo, rien ne sera plus comme avant. Invités par d’autres travailleurs en lutte, ils ont vu leur horizon s’élargir. En France, les salariés de Fralib occupant leur usine témoignent à leur tour de la fierté que l’on ressent à tenir tête à un ordre injuste, de l’expérience de la solidarité et de la fraternité qui, d’un coup, bouleverse le sens de la vie.  

(Eva Ségal)

 

Descriptif technique

Production
Respiro Productions
Participation
CR Ile-de-France
Réalisation
Nina Dupeux, Emmanuel Briand
Année
2015
Durée
51'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

Assez technique, le film ne se contente pas de l’habituelle langue de bois sur ces expériences économiques sensibles, que faute d’informations fiables on a beaucoup de mal à évaluer. Les salariés autogestionnaires des quatre entreprises argentines présentées gardent les pieds sur terre et sont lucides sur leurs difficultés. Pour garder leur emploi au moment de la crise économique de 2001, ils ont refusé le licenciement et empêché les propriétaires de fermer les entreprises en occupant celles-ci. Un geste fort, une sorte de pari dont aujourd’hui encore ils mesurent le risque. Ils ne crient pas victoire, ni ne prétendent donner de leçons. Leur  force, c’est la solidarité, l’ouverture sur le quartier et le développement du lien social à travers la création de centres culturel ou d’établissements d’enseignement. Toutefois, le conflit autour de la propriété demeure, même si des solutions juridiques ont été trouvées pour pérenniser ces expériences lorsqu’elles sont prospères. Mais ces solutions sont l’apanage du pouvoir politique qui peut décider de les favoriser ou de les bloquer. Conclusion attendue du film : il y a une autre voie que le capitalisme.

(Arlette Alliguié, BPI)