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Jusqu'à ce que le jour se lève

2017, documentaire, 108 min, couleur

Réalisation : Pierre Tonachella

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Les échappées nocturnes d’une jeunesse périurbaine désœuvrée.

Images

Résumé

Dans une région rurale que l’on devine être l’Essonne, une bande de copains d’une vingtaine d’années partage son temps entre recherche d’emploi et défonce. La tendresse brutale du groupe n’a d’égale que l’incertitude du monde qui les entoure. Parmi eux deux poètes cherchent les mots pour dire la rage, la crainte, mais aussi le bonheur.

"Il y a des moments où je respire." Cette phrase sort à la toute fin du film de l’esprit d’un des personnages battant la campagne. C’est peut-être une des clés du film, qui avance sans donner d’indices, mais en nous plongeant de plain-pied dans la vie et les virées nocturnes de ses personnages. La vie d’une jeunesse périurbaine qui, si elle porte les signes de la modernité (barbe bien taillée, tempes rases), semble avoir du mal à émerger du monde prolétaire. On dit parfois qu’il n’y a plus de classe ouvrière en France. Ces jeunes hommes pour gagner leur vie sont contraints de faire des tâches répétitives de manutention. Mieux vaut cela que de ne rien faire. Mais que cherchent-ils ? Être indépendants, consacrer leur temps libre aux copains, à la fête, aux bagnoles et à leurs chiens. Deux personnages, un doux dingue illuminé et un rappeur, hasardent des paroles plus profondes. Qu’est-ce que le bonheur ? Une cavalcade, un avenir lointain ou encore un instant où, malgré tout, on respire ?

(Sylvain Maestraggi)

Descriptif technique

Production
L'Image d'après, Vosges TV
Participation
CNC, Périphérie, Ecole documentaire de Lussas, Région Auvergne-Rhône-Alpes, Ciclic/Région Centre-Val-de-Loire
Réalisation
Pierre Tonachella
Conception
Pierre Tonachella, Pierre Dethyre
Année
2017
Durée
108'
Double disque
Couleur / N&B
couleur
Genre
Documentaire
Diffusion
  • Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques
  • Projection publique
  • Diffusion en ligne

Avis

Sélectionné par

Au plus près d’une génération désenchantée alors qu’elle a raté l’ascenseur social auquel croyait ses parents. Cette jeunesse se concentre pour maintenir la tête hors de l’eau tiraillée entre ses conditions économiques et l’injonction d’exister par ce que l’on possède. À grand renfort d’amitiés, de musique et de substances, ils déploient toute leur énergie de petite galère en grosses frustrations pour avancer, se loger, se nourrir et partager de bons moments. Ça pourrait être pire mais ce quotidien apparait dans toutes ses nuances de gris. La caméra parcourt les différents environnements professionnels de chaque copain resté « en périphérie », donnant à voir la précarisation et la déshumanisation de l’insertion professionnelle et l’absence de perspectives d’indépendance et d’épanouissement pour ces générations. Malgré tout, une quête existe et transparait dans les interventions du poète chômeur et du garçon handicapé qui psalmodie et invente des instruments à percussion. Ses phrases répétées sur tous les tons et à l’infini dans des paysages agricoles également infinis prennent tout leur sens, juxtaposées aux images de désœuvrement des autres jeunes, supposément « actifs » : « Nous sommes paumés au milieu des champs verts, il n’y a personne. »

(Pauline Rumelhart, Centre culturel comunautaire des Cordeliers, Lons-le-Saunier)