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Résumé
Il était une fois un chef d’Etat révolutionnaire qui appelait les Africains à produire et consommer africain. Il était une fois une usine de textile moderne qui faisait la fierté du Burkina Faso. Bien formés et bien payés, les ouvriers étaient fiers d’y travailler. Pour désendetter le pays, FMI et Banque mondiale préconisèrent la privatisation qui fut bientôt suivie d’une liquidation. Avec les anciens de l’usine, le film conte la fin de ce rêve.
Partant d’archives et de témoignages, le film évoque l’âge d’or de l’usine de Faso Fani. Après l’assassinat du président Thomas Sankara en 1987, qui fut l'incarnation flamboyante d’une politique étatique pour sortir du sous-développement, triomphe l’idéologie néolibérale promue par les institutions internationales. En vif contraste avec les images actuelles de pauvreté, les archives radiophoniques rappellent la propagande de naguère en faveur du Programme d’Ajustement Structurel du FMI. Brisés après l’échec de la lutte syndicale, les anciens ouvriers dramatiquement déclassés témoignent de leur désarroi. Beaucoup sont retournés à une activité agricole archaïque. Seule lueur d’espoir, des femmes reprennent dans le cadre familial la tradition nationale du tissage de haute qualité et certaines se regroupent en une petite coopérative. Malgré cette spectaculaire régression technique, les anciens ouvriers, en apportant leur expertise, peuvent enfin faire acte de transmission.
(Eva Ségal)
Descriptif technique
- Production
- Cinédoc Films, Diam Production, Perfect Shot Films, Télé Paese, Lyon Capitale TV
- Participation
- Doha Film Institute, Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud, Vision Sud-Est, Festival de Locarno
- Réalisation
- Michel K. Zongo
- Année
- 2014
- Durée
- 90'
- Double disque
- non
- Couleur / N&B
- couleur
- Genre
- Documentaire
- Diffusion
-
- Prêt aux particuliers par l'intermédiaire des médiathèques : oui
- Projection publique : oui
- Diffusion en ligne : oui
Avis
Sélectionné par
A travers cet exemple au Burkina Faso, le film parvient à donner une dimension universelle à son propos. Car en effet, ce qui est raconté là se produit ailleurs, en d’autres continents. Les personnes rencontrées livrent leurs ressentis, leurs souvenirs, leurs espoirs ou désillusions, et ce sont bien des vies qui sont impactées physiquement et psychologiquement par ces politiques économiques qui sévissent un peu partout sur le globe. Si l’Afrique avec l’Amérique du Sud furent aux avant-postes de l’imposition progressive d’un ordre économique globalisé, c’est désormais au tour des pays occidentaux d’être touchés, les mêmes causes produisant sensiblement les mêmes effets. Ceux qui témoignent dans le film s’interrogent aussi sur l’avenir, sur la nécessaire réappropriation locale des moyens de production et de subsistance, ici la perpétuation de la tradition artisanale du tissage. Avec peu de moyen, Michel K Zongo livre ce témoignage émouvant au plus près des êtres et des réalités locales.
(Jean-Marc Lhommeau, Médiathèque du Plessis-Trévise)